Défense ? : le Brésil prêt à acheter « Made in France »

Nicolas Sarkozy a fait le bon choix de partir au Brésil en fin d'année. Il va rapporter dans ses bagages une série de contrats significatifs pour les groupes français pris dans la tourmente de la crise financière. C'est donc à l'occasion d'une visite de 48 heures à Rio de Janeiro que le chef de l'État français et son homologue brésilien, Lula, qui entretiennent d'excellentes relations, vont signer demain un vaste « partenariat stratégique » aussi bien dans le domaine militaire que politique, scientifique, culturel et technologique.Il sera dans la foulée décliné dans le domaine de l'armement par la signature d'une série de contrats commerciaux, ou d'accords d'État à État préfigurant des contrats en bonne et due forme (« La Tribune » du 8 décembre). Dans ce cadre, Eurocopter (groupe EADS) doit signer une commande portant sur la livraison d'une cinquantaine d'hélicoptères lourds, Super Cougar, pour environ 1,5 milliard d'euros. En revanche, DCNS va semble-t-il devoir dans un premier temps se contenter d'un simple accord intergouvernemental entre le Brésil et la France sur la livraison de quatre sous-marins à propulsion classique Scorpène équipés de missiles SM39 Exocet et de torpilles MU90 pour un montant de l'ordre de 7 milliards d'euros. Ces deux contrats sont assortis de transferts technologiques acceptés par Paris : les hélicoptères seront fabriqués dans l'usine d'Helibras à Itajuba (État du Minas Geiras), et la France fournira à la marine brésilienne le design du Scorpène à partir duquel le Brésil développera un sous-marin à propulsion nucléaire.transfert de technologies En acceptant ces transferts, la France permet ainsi au Brésil de se doter d'une armée moderne et de devenir une puissance régionale et internationale qui compte. « Quand il s'agit de défense, nous devons nous défendre avec de la technologie nationale », a récemment expliqué Lula, qui ne veut plus dépendre de fournisseurs étrangers. Tous les contrats en voie de signature sont donc « gagnant-gagnant » pour les deux pays. Nicolas Sarkozy ne désespère pas non plus de vendre des avions de combat Rafale au Brésil. Pourquoi pas en 2009, année de la France au Brésil.Là aussi cet accord sera assorti d'un transfert de technologies. Ce qui n'est pas pour déplaire à Lula, qui veut renforcer le pôle aéronautique brésilien. Certes l'avionneur français doit faire, dans le cadre d'un appel d'offres international, avec la concurrence des Américains (F18 de Boeing) et des Suédois (le Gripen de Saab et du britannique BAE Systems, qui a jusqu'ici la préférence de l'armée de l'air brésilienne). Mais il compte sur une décision de Lula, l'achat d'avions de combat étant avant tout un acte politique. nmychele daniau/af
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