Les sociétés sous LBO souffrent de la crise de la construction

Crise immobilière oblige, les sociétés du secteur de la construction sont désormais confrontées à de sérieuses difficultés. Les premières sont celles qui ont été rachetées par des fonds d'investissement ces dernières années. Le promoteur Kaufman & Broad, racheté par PAI l'an passé, doit renégocier ses 496 millions d'euros de dette avec ses banques Calyon et Merrill Lynch. Mais PAI doit aussi s'occuper de Monier (ex-Lafarge toiture) qui va rompre ses ratios d'endettement (covenants) le 31 décembre prochain. En février 2007, PAI avait racheté 65 % de Monier, le solde étant conservé par Lafarge, pour 2,4 milliards d'euros. Avec les créanciers, dont BNP Paribas, JP Morgan, Mizuho, Société Générale et Bank of America, PAI, conseillé par Goldman Sachs, se prépare à restructurer la dette colossale de 2,07 milliards d'euros de Monier à la rentrée. Sur les six derniers mois, plusieurs cadres dirigeants, dont le PDG et le directeur financier, ont été remplacés. La fermeture de l'usine de Seyssuel (Isère) va se solder par une quarantaine de suppression d'emplois. Un traitement de choc pour un grand malade?: le marché allemand, qui pèse lourd dans ses revenus, traverse une très mauvaise passe tandis que les ventes aux États-Unis en 2008 devraient chuter de 70 % par rapport à l'année précédente, selon des sources proches.Très exposé également, le spécialiste des tuiles Terreal, ex-filiale de Saint-Gobain, a cassé ses ratios d'endettement fin septembre. Détenu par le fonds LBO France depuis 2005, il accuse une baisse importante de son activité. Terreal est entré dans un processus de restructuration, mené par la banque d'affaires Houlihan Lokey. Ses créanciers, dont les principaux sont ING, Société Générale, Royal Bank of Scotland, Babson Capital et Carlyle, ont entamé des discussions avec LBO France. Selon plusieurs sources concordantes, les premiers échanges ont été houleux, le fonds menaçant de ne pas remettre au pot et de laisser Terreal aux mains des banques. LBO France a l'avantage d'avoir déjà récupéré son investissement et une partie de sa plus-value grâce au refinancement de la dette de Terreal à l'été 2007. Mais les discussions semblent s'être calmées et plusieurs sources proches estiment qu'un compromis pourrait être trouvé pour le début 2009.De son côté, CDC Capital Investissement (CDC CI) paie dans une moindre mesure son tribut à la crise. Le constructeur de maisons individuelles Maisons Pierre, acheté en 2006, souffrirait du recul de l'activité dans la construction, à l'instar de son concurrent Geoxia, détenu par ses cadres dirigeants. Toutefois, Socotec, le leader français du « contrôle construction », que CDC CI a racheté en novembre dernier, s'en sort mieux pour le moment. Il annonce que son chiffre d'affaires progressera de 8,3 % en 2008, et que son excédent d'exploitation devrait augmenter de 9 à 10 % en 2009. Autre élément rassurant?: la dette de 240 millions d'euros reste modérée et ne représente que 47 % de la valeur de Socotec. Alexandre Maddens et Matthieu Pechberty texte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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