Le groupe U2 secoue le marché du « live »

Décidément, les nouveaux modèles économiques dans le secteur de la musique restent à établir. Face à la dégringolade des ventes de disques, qui continue à s'accélérer, le spectacle vivant apparaissait comme un refuge préservé. Et Live Nation, la filiale d'organisation de concerts du groupe de médias américain Clear Channel, émergeait comme le nouvel acteur fort du secteur, sur lequel les artistes comptent désormais davantage que sur leur maison de disques. Après Madonna fin 2007, Live Nation avait signé des contrats de longue durée (10 ans) avec le rappeur Jay-Z, puis en mars dernier avec le groupe rock irlandais U2 et son célèbre leader, Bono.La décision annoncée le 17 décembre par U2 d'exercer son droit de revendre, au prix garanti de 25 millions de dollars, les 1,6 million d'actions Live Nation reçues à la signature du contrat, semble porter un coup à cette tendance récente. Compte tenu de la chute de son cours de Bourse de 71 % depuis le 1er janvier, le retrait de U2 va coûter à Live Nation 19 millions de dollars. Et Live Nation court le risque que Madonna, qui dispose d'une clause identique dans son contrat, l'exerce à son tour en avril prochain.Fin 2007, Madonna avait été la première star mondiale à quitter sa maison de disques, Warner, pour signer un contrat global de 10 ans, surnommé « 360 degrés », avec Live Nation, incluant non seulement la gestion des concerts, mais aussi la production des albums, les produits dérivés? pour un montant estimé à pas moins de 120 millions de dollars. Quelques mois plus tard, U2 signait à son tour un contrat de 12 ans, excluant toutefois la production des albums, qui restait aux mains d'Universal Music. Michael Patino, patron de Live Nation, minimisait vendredi la cession des actions par U2, soulignant que le groupe irlandais sort un nouveau disque en mars, suivi d'une tournée qui permettra à Live Nation un retour sur investissement. Seuls Madonna et U2 ont reçu des actions avec des clauses de sortie, a-t-il précisé. Des clauses destinées à attirer des valeurs phares de la scène musicale, pour crédibiliser la nouvelle stratégie de diversification de Live Action, qui a enregistré des pertes sur les neufs premiers mois de l'année sur la seule vente des billets. Isabelle Repito
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