Série En 2009 ça passe ou ça casse

Les points forts?:? Numéro un mondial des technologies de décodeur, de la réplication de DVD.? Le portefeuille de 50.000 brevets, notamment dans les formats de compression audio et vidéo, le MP3.Les points faibles?:? Une dette de 1,3 milliard d'euros.? Des cash-flows faibles.? Un cours de Bourse passé sous 1 euro.Thomson trouvera-t-il son salut auprès du fonds stratégique d'investissement (FSI), porté sur les fonts baptismaux vendredi par la ministre de l'Économie pour « sécuriser » le capital d'entreprises stratégiques?? Thomson a confirmé que l'entrée du FSI à son capital « était l'une des options » sur laquelle le groupe, spécialiste des métiers des technologies vidéo, pour la télévision, le cinéma et la publicité, travaillait. Le quotidien « Le Figaro », dans son édition du week-end, écrivait en effet que Thomson était « en tête de liste du fonds souverain », qui avait d'ores et déjà mandaté la banque Rothschild pour étudier le dossier. Le FSI dispose de 6 milliards d'euros de liquidités mobilisables à brève échéance et les brevets technologiques que Thomson a en portefeuille sont considérés comme stratégiques. D'où, comme il y a dix ans déjà, un sauvetage par l'État??La situation de Thomson appelle en effet des solutions d'urgence. Mais aucune ne sont faciles à mettre en ?uvre dans le contexte actuel, qu'il s'agisse de cessions d'actifs ou de restructuration financière. 2008 a été l'année de la descente aux enfers pour Thomson. Sorti de l'indice CAC 40 mi-2007, le groupe ne vaut plus que 230 millions d'euros. Son cours de Bourse a été divisé par 10 en un an. L'action Thomson est passée fin octobre sous 1 euro. Thomson est devenu un « penny stock ». D'un point de vue opérationnel, le groupe a enregistré un nouvel exercice de performances décevantes, son résultat d'exploitation passant dans le rouge au premier semestre. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires est ressorti en repli de 8 % à changes constants. Thomson annoncera vraisemblablement ses quatrièmes pertes en cinq ans sur l'exercice 2008. Mais, aussi médiocres soient-elles, les performances de Thomson ont peu à voir avec sa spectaculaire glissade en Bourse.l'étau de la dette« Ce n'est plus une question de fondamentaux, c'est une question de dette, et le risque d'augmentation de capital qu'il implique », estime un analyste parisien. Au 30 juin, la dette nette de Thomson s'élevait à 1,31 milliard d'euros, soit 0,85 fois ses fonds propres. L'exploitation du groupe ne permet pas de desserrer l'étau?: il n'a dégagé sur le premier semestre que 5 millions d'euros de free-cash-flows. Certains analystes s'inquiètent des survaleurs inscrites au bilan, notamment sur l'activité de réplication de DVD. Ils estiment qu'il existe un risque important que Thomson soit amené à les déprécier, comme l'a fait son concurrent Cinram en début d'année, ce qui pourrait l'amener à enfreindre ses clauses bancaires (covenants). Si tel était le cas, Thomson devrait renégocier sa dette, alors que même des entreprises en pleine santé se refinancent à des coûts exorbitants, conséquence de la crise du crédit. L'hypothèse d'une augmentation de capital destinée à redonner de l'air au groupe donnait des sueurs froides au marché, compte tenu de la dilution massive qu'elle entraînerait pour les actionnaires. Une crainte que l'arrivée d'un actionnaire tel le FSI, dont la vocation serait d'accompagner le redressement mais pas de rester indéfiniment, pourrait apaiser. Frédéric Rose, le directeur général, nommé en septembre, compte restructurer, vendre ou arrêter les activités qui ne sont pas rentables, avec pour priorité de baisser les coûts et réduire la dette. Mais la période n'est guère propice au vendeur et le risque est grand de devoir brader les actifs.Olivier HensgenDemain : Yahoo.le groupe devrait annoncer ses quatrièmes pertes en cinq ans sur l'exercice 2008.
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