Komercni Banka, l'îlot de stabilité

La crise s'étant propagée aux marchés émergents, l'exposition de la Société Générale aux pays de l'Est inquiète », expliquaient les analystes en octobre. Prompts, lors des poussées d'aversion au risque, à se détourner des marchés les moins familiers, les investisseurs n'ont pas fait de distingo. Or, au regard des convulsions qui agitent l'économie européenne, la République tchèque, avec 4,2 % de croissance attendue en 2008 et 5,3 % de chômage, apparaît comme un îlot de stabilité.Une résilience dont bénéficie la filiale locale de la banque de la Défense. Acquise à 60 % en 2001 pour 1,2 milliard d'euros, Komercni Banka (KB) profite de sa très faible exposition à la crise financière mondiale. Du fait d'une gestion des risques prudente. Elle est notamment peu exposée aux produits structurés de crédit (lire ci-contre) et à Lehman Brothers. La troisième banque tchèque bénéficie aussi de la politique de taux bas de la banque centrale, qui a évité le développement d'un endettement en devises étrangères, au contraire de pays comme la Hongrie, qui font face au « credit crunch » pour se refinancer en euros ou en dollars.Leader sur le marché des entreprises, KB a également profité de la vigoureuse croissance tchèque, largement tirée par l'export. Pour ce faire, elle a pu s'appuyer sur sa liquidité, avec un ratio de prêts sur dépôts de 64,4 %, et sur une excellente productivité, avec un coefficient d'exploitation de 43,6 %, contre 70,6 % pour Société Générale.atterrissage en douceurAutant d'atouts qui ont permis à KB de poursuivre son expansion en 2008, avec une progression attendue de 11 % de son produit net bancaire et de 14 % de son résultat net, selon ING. De quoi expliquer la bonne résistance de l'action KB, qui, à 2.926 couronnes (111 euros), perd moins de 27 % sur un an à la Bourse de Prague, quand son actionnaire lâche 60 %. Au point que sa capitalisation est passée devant celle de l'autrichienne Erste Bank, présente dans huit pays d'Europe de l'Est dont la Tchéquie, où elle contrôle Ceska Sporitelna, une banque plus grande que KB par taille de bilan.Il reste que, si elle a jusqu'ici traversé sans encombres la crise financière, la Tchéquie, dont 65 % des exportations sont absorbées par la zone euro, ne pourra échapper au ralentissement économique. La plupart des prévisions tablent certes sur un atterrissage en douceur, avec une croissance de 2 à 3 % l'an prochain, mais JP Morgan, lui, prévoit ? 1 %. Dans ce contexte, le coût du risque de KB, déjà en hausse de 55 % sur un an, à 67 millions d'euros, devrait bondir de 70 % en 2009, selon les analystes d'ING. Ces derniers ont donc réduit le 12 décembre leur prévision de résultat de la banque de 13 %, à 305 couronnes par action, et leur objectif de cours de 4.000 à 3.300 couronnes. n
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