Risque d'asphyxie monétaire dans la bande de Gaza

Israël est confronté à des pressions internationales sans précédent sur le front monétaire. Les patrons de la Banque mondiale et du FMI, Robert Zoellick et Dominique Strauss-Khan, ainsi que Tony Blair, l'ancien Premier ministre britannique devenu émissaire spécial au Moyen-Orient, ont appelé l'État hébreu à ne pas geler les transferts de millions de shekels dans la bande de Gaza, passée depuis un an et demi sous le pouvoir des islamistes palestiniens du Hamas.Une partie des dirigeants israéliens estime qu'il faut utiliser cette arme pour renforcer le blocus déjà très sévère imposé à la bande de Gaza et riposter ainsi aux tirs de roquettes palestiniennes vers le sud d'Israël. Le débat est d'autant plus vif que la trêve des violences de six mois, qui a permis une certaine baisse des tensions, arrive à expiration vendredi et qu'Israël est entré en campagne électorale pour les législatives du 10 février, ce qui a tendance à favoriser toutes les surenchères.Jusqu'à présent, les banques israéliennes procédaient à des transferts de shekels vers la bande de Gaza pour assurer notamment la paye des 70.000 fonctionnaires palestiniens ou remplacer des billets usés. Mais au début du mois, les autorités israéliennes ont gelé pendant quelques jours ces opérations qui portent sur des fonds de l'aide étrangère, en particulier de l'Union européenne. La réaction ne s'est pas fait attendre. La Banque mondiale et le FMI sont montés au créneau pour mettre en garde contre une menace d'effondrement total du système bancaire dans la bande de Gaza faute de cash.de vives critiquesDu côté israélien le refus de laisser passer des fourgons blindés remplis de billets a provoqué également de vives critiques. Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d'Israël a appelé le gouvernement à débloquer les fonds. Selon lui, l'État hébreu ne peut pas se permettre de provoquer des faillites de banques dans un territoire où le shekel est la monnaie de référence. Un scénario de ce genre risquerait de pousser les Palestiniens à utiliser une autre devise, comme la livre égyptienne ou le dinar jordanien. Résultat : Stanley Fischer a poussé deux banques privées israéliennes (la Hapoalim et la Discount) à poursuivre leurs opérations de transfert et de compensation pour le compte de leurs cons?urs palestiniennes.Soumis à ces pressions tous azimuts, Ehud Barak, le ministre de la Défense et chef du parti travailliste, a cédé et, finalement, donné son feu vert au transfert de 100 millions de shekels (20 millions d'euros). Toute la question est de savoir si ces opérations vont continuer à l'approche des élections. Certains ministres veulent utiliser tous les moyens pour faire tomber le régime du Hamas. Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, chef de file du Kadima, le parti centriste au pouvoir, préconise une politique de la poigne de fer. Le chef de l'opposition de droite, Benjamin Netanyahu, donné favori par les sondages dénonce lui aussi les « cadeaux » offerts aux islamistes.Difficile dans ces conditions de savoir si la bande de Gaza va pouvoir échapper à une banqueroute générale dans les prochains mois. Conscient du danger le Hamas se dit prêt à relever le défi. Le mouvement islamiste vient ainsi d'annoncer la prochaine création d'une banque islamique dans la bande de Gaza. n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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