L'Europe émergente s'embourbe

La semaine qui s'annonce pourrait être encore des plus heurtées pour les marchés de l'Europe émergente, et plus particulièrement leurs devises. Après leur effondrement en série, accéléré la semaine passée par l'avertissement de Moody's ? l'agence s'est inquiétée de l'exposition des banques occidentales vis-à-vis de leurs filiales à l'Est ?, et la crise en Ukraine, aucune mesure ni décision politique ne sont depuis venues atténuer les craintes des investisseurs. Vendredi, le commissaire aux affaires économiques, Joaquin Almunia, s'est essentiellement dit « préoccupé par l'évolution de la volatilité des taux de change de certains États membres de l'Union européenne qui ont des régimes flottants », sans avancer de piste de réflexion. Quant au sommet de Berlin, hier, il n'a fait qu'effleurer le sujet, en prévision du G20 qui se tiendra en avril.La crise n'est désormais plus à un seul stade financier, elle se mue en crise politique et institutionnelle profonde. « Il faut une réponse politique forte, car des doutes émergent quant à la capacité de l'Union européenne à mettre en place des mécanismes institutionnels nouveaux », résume Shahin Vallée, stratège sur les changes chez BNP Paribas, faisant allusion à la nécessité d'une action coordonnée entre la BCE et les banques centrales locales. En outre, poursuit-il, « tant que les banques européennes n'apporteront pas les garanties qu'elles ne retireront pas leurs lignes de crédits à ces pays, le risque majeur ne sera pas écart頻. Or, pour l'heure, « les plans de sauvetage des banques en Europe ont une orientation domestique forte et ne prévoient rien pour le maintien ou l'augmentation des crédits dans ces zones périphériques ». Face à de tels enjeux, les man?uvres initiées ces derniers jours par certains États ? notamment la Pologne qui s'est engagée à intervenir si le cours de sa devise (actuellement à 4,93 pour 1 euro) passait au dessus des 5 zlotys pour un euro ? n'ont guère fait illusion. « Compte tenu du montant de la dette que le pays va devoir servir, c'est de l'esbroufe », assène un intervenant. Marjorie Bertouille
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