Le gouvernement veut relancer l'emploi des jeunes

Pas facile d'être jeune. Aujourd'hui, les 16-25 ans sont touchés de plein fouet par la crise. Les derniers chiffres de l'Insee montrent qu'au quatrième trimestre 2008, le chômage des jeunes a crû fortement en métropole (+ 2,1 %), restant presque trois fois supérieur à celui des 25-49 ans, à 20,4 %, contre 7,8 %. Fin 2008, 543.000 jeunes actifs étaient au chômage. Face à une situation risquant d'être explosive, le haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, présentera demain ses propositions pour relancer l'emploi des jeunes. Selon « Le Monde », il envisage plusieurs pistes. Pour la première année du contrat de travail, l'entreprise s'engagerait à former le jeune ; en contrepartie, celui-ci promettrait de rester au moins trois ans dans la branche d'activité. Le Pôle emploi et les collectivités locales (régions) seraient chargés de veiller à ce que les jeunes en formation en alternance décrochent de véritables stages en entreprise. Autres pistes, un système plus incitatif pour les entreprises dans le cadre des contrats aidés et la création d'une prime pour les jeunes en recherche d'emploi.« Effort supplémentaire »La ministre de l'Économie et de l'Emploi, Christine Lagarde, a confirmé hier sur Europe 1 la volonté de l'État de rendre les contrats aidés plus incitatifs : « Dans le secteur, en particulier de la jeunesse, il faudra qu'on arrive à financer probablement plus d'emplois aidés que ce que nous avons financé en 2008, c'est prévu budgétairement. Il faudra peut-être faire un effort supplémentaire. » Les contrats en alternance pourraient aussi être dopés. Parmi eux, les contrats de professionnalisation suscitent un vif intérêt chez les chefs d'entreprise. Arnaud Fahri, secrétaire général des groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ) ? labellisés par l'État ? le confirme : « C'est un système gagnant-gagnant. »Ces collectifs d'entreprises, pilotés par leurs adhérents (on compte 153 GEIQ et antennes répartis dans 20 régions) regroupent quelque 4.000 entreprises qui font le pari que leurs problèmes de recrutement seront résolus avec des personnes en difficulté d'accès à l'emploi, qui sont embauchées par les GEIQ en contrat de professionnalisation à temps plein et mises à disposition des entreprises adhérentes. « Il y a une prise de conscience que les contrats en alternance sont intéressants car ils répondent à un besoin des entreprises et mobilisent les jeunes sans qualification sur un vrai parcours professionnel », explique-t-il. Les GEIQ, eux, privilégient les « contrats de pro », jugés « plus flexibles tant sur le calendrier que sur l'offre de formation, définis en fonction des besoins du secteur », par rapport à l'apprentissage, perçu comme « trop scolaire et trop rigide ». Mais le contrat de professionnalisation ne suscite guère encore l'enthousiasme des chefs d'entreprise. Principale cause de ce désintérêt : son coût. Le gouvernement va peut-être répondre à cette attente?
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