Borloo installe le Conseil des biotechnologies

Une instance de plus. « Unique » dans le paysage européen, voire mondial, s'est félicité le ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo en installant hier, le nouveau Haut Conseil des biotechnologies. Présidé par Catherine Bréchignac, par ailleurs déjà présidente du CNRS, le nouvel organisme, composé de 63 membres séparés en deux collèges distincts, le comité scientifique d'une part, et le comité économique éthique et social d'autre part, est chargé de réfléchir, de débattre et d'émettre des avis sur tous les sujets touchant aux biotechnologies.Une réunion d'experts « totalement indépendants de l'État » a juré le ministre du Développement durable, dont les travaux « éclaireront les décideurs politiques et informeront le public », qui sera dotée d'un budget de 1 million d'euros.vives polémiquesLa mise en place du Haut Conseil des biotechnologies fait suite aux décisions du Grenelle de l'environnement mais surtout à la loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) votée, on s'en souvient, dans la douleur en juin 2008, et dont l'article 3 prévoit la création de ce comité. Au-delà de sa création formelle, le Haut Conseil des biotechnologies suscite l'espoir de voir que les vives polémiques sur les OGM, qui déchirent bien des experts de la communauté scientifique et alimentent de fortes passions politiques, puissent enfin être basées sur des expertises qui feront consensus et permettraient de prendre des décisions majoritairement acceptées. Mais déjà, certaines voix s'élèvent pour expliquer que les compétences et les expertises des membres du Haut Conseil ne prévaudront pas sur celles d'autres organismes déjà existants au niveau national comme aux niveaux européen ou mondial. Et que précisément, ces instances n'ont pas attendu la création du Haut Conseil pour émettre des avis relatifs aux organismes génétiquement modifiés?Dans ces conditions, la création de la nouvelle instance peut être interprétée soit comme un nouvel outil qui permettra de sortir par le haut d'un débat politique sur les OGM, aujourd'hui trop englué dans les passions. Soit comme la création d'un nouveau « machin » qui à peine créé, rejoindra dès demain la cohorte des instances certes expertes, mais dont l'utilité n'est pas manifeste. Rémy J
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