L'Europe en croissance négative en 2009 et 2010, selon le FMI

« Les crises financières antérieures enseignent que, si l'on tarde à s'attaquer au problème de fond, le marasme économique persiste encore plus longtemps et a un coût encore plus élev頻, met en garde le Fonds monétaire international dans ses « Perspectives économiques mondiales ». L'avertissement s'adresse en premier lieu aux ministres des Finances (G7 et G20) qui se réunissent vendredi à Washington, en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.3e révision de prévisionsLes grands pays doivent continuer de nettoyer le bilan des banques et recapitaliser celles qui en ont besoin. Le FMI estime en effet qu'il faudra injecter de 475 à 950 milliards de dollars dans les établissements américains, de 475 à 950 milliards de dollars dans ceux de la zone euro et de 125 à 250 milliards dans les banques britanniques. « Étant donné l'ampleur du ralentissement et l'efficacité limitée de la politique monétaire, la politique budgétaire doit jouer un rôle crucial dans le soutien à apporter à court terme à l'économie mondiale », souligne le FMI. Celle-ci traverse « la plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale », signale l'institution, qui procède à la troisième révision de ses prévisions économiques depuis le début de l'année. En janvier, le FMI estimait encore que le PIB mondial croîtrait cette année (+ 0,5 %). En mars, il avait reconnu que l'économie mondiale allait entrer en récession, mais d'une ampleur moindre que dans sa nouvelle prévision (un recul du PIB de 0,5 % à 1 %). Hier, l'organisation de Washington a reconnu dans ses « Perspectives économiques mondiales » que l'activité globale devrait se contracter de 1,3 % en 2009, avant de connaître une reprise « partielle » en 2010 avec une croissance de 1,9 %.Le retour à une activité au mieux anémique l'an prochain serait essentiellement le fait des grands pays émergents. L'économie américaine stagnerait en 2010 après s'être contractée de 2,8 % cette année. La zone euro est encore moins bien logée puisque l'activité reculerait encore de 0,4 % l'an prochain après un repli de 4,2 % en 2009. La France se maintiendrait un peu au-dessus de cette triste moyenne européenne puisqu'elle renouerait avec une croissance de 0,4 % en 2010 après un recul de son activité de 3 % cette année.fortes incertitudesLes pays émergents ne sont pas épargnés par la crise mais leur croissance demeurait positive en 2009 (1,6 %) et en 2010 (4 %) grâce notamment à la Chine (6,5 % en 2009 et 7,5 % en 2010) et l'Inde (4,5 % et 5,6 %). Mais le FMI s'inquiète du tarissement des flux de capitaux vers les pays émergents et en développement. Leurs besoins de refinancement atteindront cette année la bagatelle de 1.800 milliards de dollars.Le FMI souligne le caractère « exceptionnel » des incertitudes qui planent sur ce scénario. « La crainte dominante est que les mesures gouvernementales ne suffisent pas à enrayer la spirale vicieuse de la détérioration de la situation financière et de l'affaiblissement de l'activité. » Les économistes du FMI s'inquiètent également d'une forte remontée de l'épargne de précaution qui minorerait l'impact des politiques de soutien à la demande. Une fois l'économie mondiale à nouveau sur les rails de la croissance, « il y aura une période de transition difficile », met en garde le FMI. Les efforts de désendettement entraîneront inévitablement une raréfaction du crédit, surtout dans les pays émergents et en développement. Xavier HarelGeoff Caddick/af
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