Le week-end s'annonce très chaud en Géorgie. Dans la Palace Arena de Tbilissi, où débutent demain les championnats d'Europe de judo, les athlètes vont être livrés à la furia des spectateurs. Dernier vainqueur français de ce tournoi, Dimitri Dragin, forfait cette année sur blessure, n'a pas oublié l'ambiance qui règne dans les tribunes : « On se croirait dans une arène de gladiateurs. On est au centre et les gradins partent à la verticale. Les gens sont habillés en noir et l'accueil du public est chaud », décrit-il.« Il y avait 8.000 spectateurs, que des hommes avec des oreilles en chou fleur : on comprenait qu'on avait affaire à des spécialistes. C'était une ambiance extraordinaire », se souvient Jean-Luc Rougé, le président de la Fédération française de judo, qui a souvent combattu dans cette salle. « ça va mobiliser les foules de supporters. Le public est très actif mais c'est bon enfant, ce n'est pas très agressif », assure Othar Zourabichvili, président de l'association géorgienne en France.Dans ce pays malmené par la guerre avec la Russie en 2008, le sport sert de soupape aux sentiments nationalistes. « Ils sont fiers d'être meilleurs que la Russie. Être champion, c'est très important et c'est encore plus vrai face aux Russes. Si un Géorgien tombe face à un Russe, ce sera très très chaud et là il va y avoir la pression du public. »stage en montagneLes Géorgiens sont des combattants rugueux, avec des avant-bras épais comme des troncs d'arbre. Ils ont construit leur judo à travers leurs luttes traditionnelles. « Chez nous, la lutte fait partie intégrante de la vie. Très tôt les hommes ont tendance à montrer leur force », raconte Zourabichvili. Les Géorgiens ne tournent jamais le dos à leurs adversaires. Ils préfèrent attendre que leurs opposants le fassent pour les arracher à la pesanteur avant de leur planter la nuque dans le tatami.« Les Géorgiens ont amené un judo viril, physique », estime pour sa part Rougé. Quitte à déplaire aux puristes. N'empêche, ces gars-là sont champions du monde par équipes et ils comptent un champion olympique chez les hommes, au contraire de la France.  Pour préparer ses hommes, Patrick Rosso, le directeur de l'équipe de France masculine, les a amenés dans les montagnes d'Azerbaïdjan. Tous sont revenus enchantés par cette plongée dans le judo façon bûcheron. à eux d'éviter de finir dans le tas de bûches...Morgan Maury, avec J. R.

latribune.fr

22 Mai 2009, 7:08

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