Magna favori de l'Allemagne pour Opel

L'Allemagne préfère Magna. Hier, à l'issue d'une réunion entre le gouvernement fédéral et les ministres-présidents des quatre Länder où se trouvent des sites Opel, il a été décidé d'ouvrir des négociations « sur la base » de l'offre de l'équipementier austro-canadien. Une proposition jugée comme « la plus intéressante pour le moment » par Roland Koch, le ministre-président de Hesse, le Land où se trouve Rüsselsheim, site de la principale usine et du siège social d'Opel. Selon ce dernier, les deux autres offres déposées mercredi soir, celle du fonds américain Ripplewood, et celle du constructeur italien Fiat, seront examinées à nouveau si aucun accord n'est trouvé avec Magna. Le ministre de l'Économie, Karl Theodor zu Guttenberg, a d'ailleurs précisé que ces deux candidats n'étaient pas « hors course » et qu'une décision officielle sera prise la semaine prochaine.La préférence pour Magna n'est cependant pas une surprise. Dans les heures qui ont précédé le sommet de Berlin, Roland Koch avait déjà fait part de sa préférence pour un projet qui « dispose des meilleures perspectives » et qui « correspond le mieux aux espoirs des salariés ». Magna est parvenu aussi à séduire les représentants du personnel et, selon plusieurs sources, il aurait les faveurs de la maison mère d'Opel, General Motors, qui, in fine, décidera du repreneur de ses activités européennes.Magna est soutenu par deux groupes russes, la banque Sberbank et le constructeur GAZ, ce dernier n'intervenant que comme partenaire industriel. L'ambition est de faire d'Opel le leader sur le marché de l'ex-URSS. Le nouveau groupe serait détenu à 35 % par GM, à 35 % par Sberbank, à 20 % par Magna et à 10 % par les salariés. Ce qui a sans doute séduit le plus les autorités allemandes, c'est le coût social de ce modèle. Certes, Magna entend supprimer 10.000 postes. Mais selon le quotidien « Rheinische Post », ces mesures toucheraient surtout le site d'Anvers, en Belgique et de Luton, au Royaume-Uni. En Allemagne, 2.500 suppressions de postes seraient prévues, dont 2.200 sur le site de Bochum, dans la Ruhr. Mais les quatre usines allemandes seraient maintenues. Réaction américaineMagna demanderait par ailleurs un prêt garanti par l'État allemand de 4 à 5 milliards d'euros pour assurer notamment les obligations du groupe en matière de retraites. Le projet de Fiat n'a donc pas convaincu outre-Rhin, car il était jugé trop coûteux et trop risqué en termes d'emplois. Reste l'éventualité d'un coup de théâtre : un veto de GM ou du gouvernement américain, voire l'apparition surprise d'un quatrième larron, comme ce constructeur chinois, BAIC, qui, selon les médias anglo-saxons, aurait fait part de son intérêt après la date limite de dépôt des dossiers.Déjà, le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus touché par les suppressions de postes, a fait part de son refus du projet Magna.
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