Les quotas de pêche en sursis

Les pêcheurs de la Manche qui bloquaient Dunkerque, Calais et Boulogne, il y a à peine un mois, ont au moins un point d'accord avec la Commission européenne : la politique commune de la pêche est en survie artificielle. Mais quand les premiers demandent des droits de pêche supplémentaires pour faire sortir leurs bateaux, la seconde s'apprête au contraire à faire primer l'impératif de préservation des ressources maritimes. Dans un entretien à « La Tribune », le directeur général de la Pêche et des Affaires maritimes, Fokion Fotiadis, s'est livré à une autocritique en règle de cette politique vieille de trente ans qu'il faut, selon lui, « revoir de fond en comble ». « Si nous continuons sur cette voie, elle va nous amener à la mort lente de la pêche européenne et à l'épuisement des stocks », a-t-il déclaré en marge des journées maritimes européennes à Rome. Les experts estiment unanimement qu'à défaut de réforme l'extinction des espèces les plus pêchées est programmée à moyen terme.Jusqu'à présent, les ministres ont trouvé leur compte dans la grande foire aux quotas de pêche qui conclut traditionnellement l'année, leurs pêcheurs leur sachant gré d'en rabattre sur les recommandations faites par la Commission pour préserver une biomasse notoirement surexploitée. Mais l'exercice a franchi les limites de l'absurde et la Commission voudrait désormais cantonner les ministres dans un rôle politique, se concentrer elle-même sur le contrôle de la pêche dont elle a les moyens depuis la création d'une agence dédiée et envisage de définir les droits de pêche sur des critères plus scientifiques. Elle mettra ses propositions sur la table en 2010.Florence Autret, à Rome
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.