lanDans le sillage de la Bourse de Bombay, qui s'envole de près de 43 %, les cours des SSII (sociétés de services informatiques) indiennes bondissent en moyenne de 26 % depuis janvier. Une performance qui valorise ces groupes, au premier rang desquels figurent Tata Consultancy Services, Infosys et Wipro, entre 13 et 15 fois leur bénéfice net par action estimé pour l'exercice 2009-2010 (qui s'achèvera en mars), selon Spark Capital. Des ratios jugés élevés par le bureau d'analyse, compte tenu des perspectives incertaines de l'économie mondiale. À titre de comparaison, l'action de la SSII Capgemini se paie 10,8 fois son résultat net attendu pour 2009, d'après les données de l'agence Bloomberg.Certes, les représentants de certaines SSII indiennes ont tenu des propos plutôt encourageants, lors du sommet mondial de la technologie, organisé cette semaine par l'agence Reuters. Tata Consultancy a ainsi évoqué une « stabilisation » de son activité dans le secteur financier, qui ne représente pas moins du tiers du chiffre d'affaires de certaines SSII. Les analystes de JP Morgan vont plus loin, et affirment que le point bas de l'activité des SSII indiennes sera atteint le mois prochain, et « qu'une reprise sensible aura lieu au second semestre ».prix sous pressionMais leurs confrères de Bank of America-Merrill Lynch, dans une note publiée jeudi, soulignent, eux, que la demande en services informatiques, étroitement corrélée à l'évolution de l'économie, est loin d'être repartie. Et que les prix des prestations informatiques demeurent donc sous pression. Les analystes de Spark Capital anticipent d'ailleurs une baisse de 7 % en moyenne du chiffre d'affaires des SSII indiennes, pour l'exercice 2009-2010, après cinq ans de croissance à deux chiffres. Le courtier n'entrevoit pas de reprise véritable avant l'exercice 2010-2011. Surtout que les SSII indiennes, qui réalisent une part importante de leur activité à l'étranger, sont desservies par l'appréciation de la roupie face au dollar. « Une hausse de 1 % de la roupie par rapport au billet vert entraîne en moyenne une baisse de 30 à 40 points de base de la marge opérationnelle d'une SSII », affirme Spark Capital. Seule concession faite par ce dernier aux sociétés indiennes, la solidité de leurs bilans. Qui pourrait en faire des prédateurs : Wipro ne dissimule pas son intention de réaliser des acquisitions en Europe continentale.

latribune.fr

05 Juin 2009, 1:39

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