Les chantiers urgents de New Delhi

IndeReconduit dans ses fonctions de Premier ministre, Manmohan Singh a prêté serment hier soir, accompagné de 19 ministres qui figureront dans le cabinet. La répartition des portefeuilles n'a pas encore été annoncée, en raison de complications de dernière minute entre le Parti du Congrès et l'un de ses alliés. Mais depuis sa large victoire aux élections générales, la position du Congrès n'a cessé de se renforcer, les partis régionaux multipliant les ralliements. Si bien que la coalition victorieuse est passée de 261 membres samedi dernier à 322 députés la soutenant de l'intérieur ou de l'extérieur du gouvernement, beaucoup plus que les 272 qui constituent la majorité. Les grandes figures du gouvernement sortant, ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur ou du Commerce, seront de nouveau dans le cabinet.Manmohan Singh, que Nicolas Sarkozy a convié à Paris pour les cérémonies du 14-Juillet, où l'Inde devrait être le pays invité d'honneur, devrait présenter bientôt les priorités à long terme de son équipe, sur des questions aussi fondamentales que la santé, l'éducation et les infrastructures. Mais à très court terme, il lui va falloir trancher sur des dossiers concrets en attente.C'est le cas de trois projets de loi portant sur le domaine financier qui avaient été présentés au Parlement mais n'avaient pu être votés avant les élections. Le plus important prévoit d'autoriser les investissements étrangers dans les compagnies d'assurances jusqu'à 49 % du capital au lieu des 26 % actuels. Le deuxième, sur la régulation bancaire, stipule qu'une banque étrangère actionnaire d'une banque indienne aura des droits de vote égaux à sa part dans le capital, et non plus plafonnés à 10 %. Le troisième texte réforme le cadre réglementaire des produits d'assurance-retraite. Considérés dans les milieux économiques indiens comme symboliques de l'ouverture de la finance du pays, ces textes suscitent un enthousiasme mesuré chez les financiers européens. « Dans le contexte actuel, on ne voit pas d'assureur venir investir massivement en Inde, et la banque centrale demeure très hostile à l'arrivée de banques étrangères », souligne un banquier français.les enchères de la 3GAutres dossiers qui pourraient ressortir très vite : les enchères de la 3G, très attendues par les opérateurs télécoms indiens et internationaux, et des opérations financières d'entreprises publiques, qui pourraient s'accompagner d'un désengagement de l'État (dans l'énergie, la téléphonie?). Le gouvernement devra aussi boucler très vite le budget définitif 2009-2010 (à fin mars). Patrick de Jacquelot, à New Delh
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