espaceL'Europe ? et notamment la France, l'Allemagne et l'Italie ? se prépare à de longues négociations pour parvenir à un accord sur le prochain lanceur qui lui donnera, au-delà de 2020, l'accès stratégique à l'espace. C'est l'un des objectifs prioritaires de la lointaine conférence des ministres en charge de l'espace prévue en 2011 dans le cadre de l'Agence spatiale européenne (ESA). Dans un monde idéal, il existe un consensus des acteurs de la filière ? industriels et institutionnels ? pour développer Ariane 6 tout en modernisant Ariane 5 ECA (Ariane ME). Sauf que le montant cumulé des deux programmes pourrait appeler à des choix en 2011, au moment où les budgets des États seront sans doute très contraints. Car le développement d'Ariane 6 devrait coûter quelque 5 à 6 milliards d'euros et celui d'Ariane 5 ME environ 1,5 à 1,6 milliard, en plus des 300 millions déjà inscrits sur la période 2009-2011 dans le budget de l'ESA.Avec le communiqué publié samedi par l'Élysée, la France a fait le choix du nouveau lanceur. Même si au Centre national d'études spatiales (Cnes), comme dans la filière industrielle, on ne semblait pas de cet avis, a-t-on expliqué à « La Tribune ». Pour le président du Cnes, Yannick d'Escatha, l'Europe peut faire les deux à condition que les budgets spatiaux se maintiennent. « Si l'on n'a pas les moyens de faire les deux, il ne faudra pas sacrifier Ariane 6 », a-t-il toutefois assuré au Salon du Bourget. DébatsDu côté de l'ESA, à l'image d'Arianespace, on estime que l'Europe peut se passer d'Ariane 5 ME, dont chaque vol de qualification coûtera aux clients quelque 180 millions d'euros, malgré les risques encourus. L'Allemagne, qui doit récupérer de la charge de travail avec Ariane 5 ME, devrait mettre la barre très haut pour suivre les Français. L'Italie, elle, rêve d'un super-lanceur italien Vega. Comme le dit un observateur, « le débat s'annonce intéressant ». Pour ne pas dire sportif?Michel Cabirol

latribune.fr

04 Juill 2009, 1:40

Partager :