Washington scrute les exclusivités de vente des smartphones

La France aurait-elle créé un précédent ? En décembre dernier, à la surprise générale, le Conseil de la concurrence avait suspendu l'exclusivité d'Orange sur l'iPhone d'Apple, en réponse à une plainte de Bouygues Télécom. Désormais, le téléphone à succès est disponible chez les trois opérateurs mobiles français. Six mois plus tard, les accords d'exclusivité sur les smartphones haut de gamme attribués aux grands opérateurs de télécoms américains vont être passés à la loupe. À la demande d'un groupe de sénateurs menés par John Kerry, le candidat démocrate qui a perdu l'élection présidentielle face à George W. Bush en 2004, la Commission fédérale des communications (FCC), le régulateur des télécoms, s'est engagée à déterminer si ces accords minent la libre concurrence et l'innovation, et s'ils portent, de fait, préjudice aux consommateurs américains.La polémique n'est pas nouvelle. Voilà un an, l'Association cellulaire rurale (RCA), une organisation regroupant plus de 80 opérateurs de télécoms locaux, avait interpellé la FCC car ses membres s'estimaient défavorisés par rapport à leurs grands rivaux comme AT & T, qui, aux États-Unis, détient l'exclusivité de l'iPhone, Verizon Wireless, seul opérateur à proposer le LG Voyager, ou Sprint Nextel, qui commercialise le « Pre » de Palm depuis le 6 juin en avant-première pour au moins six mois. L'exclusivité d'AT & T a la particularité d'être longue, trois ans minimum depuis 2007 contre six mois à un an en général. Le gendarme de la concurrence français avait précisément insisté sur la longueur inhabituelle de l'accord d'Orange avec Apple. La firme à la pomme n'a pas réservé d'exclusivité sur tous les marchés où est distribué l'iPhone, son intérêt étant de le distribuer le plus largement possible.« transparence totale » Le futur président de la FCC, Julius Genachowski, dont l'investiture doit être prochainement confirmée par l'ensemble du Sénat, a promis à John Kerry « une transparence totale » sur ces accords d'exclusivité et, une fois l'enquête menée, d'« agir en conséquence pour défendre la libre concurrence et le choix des consommateurs ». Le président par intérim de la commission, Michael Copps, a déclaré, la semaine dernière, avoir demandé à ses équipes de démarrer sans attendre leurs investigations.Éric Chalmet, à New York
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