Détente obligataire à la veille de la réunion de la Réserve fédérale

emprunts d'ÉtatÀ l'heure où certains évoquent les stratégies de sortie de crise, la Banque mondiale a lancé hier un appel à la « vigilance ». Pour l'institution, les perspectives de l'économie mondiale restent « inhabituellement incertaines », malgré les signes d'amélioration. Et pour mieux appuyer son propos, elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance, aussi bien en Europe qu'aux États-Unis. Outre-Atlantique, l'économie américaine devrait se contracter non plus de 2,4 %, comme la Banque mondiale l'envisageait jusqu'alors, mais de 3 %. En zone euro, la contraction atteindrait 4,5 %, et non plus 2,7 %. Son économiste en chef, Justin Lin, s'est dit préoccupé par la hausse des coûts du crédit, conséquence de l'envolée des emprunts d'État.À deux jours de l'issue de la réunion de la Réserve fédérale, ce tableau a quelque peu calmé le jeu. Sur le marché des emprunts d'État, les taux se sont détendus, à l'image du 10 ans américain en recul de 6 points de base à 3,72 % ou du 2 ans américain, à 1,17 % contre 1,20 % vendredi soir. D'autant plus facilement que les marchés d'actions ont reculé hier. l'arme du communiquéQuant au dollar, il a gagné du terrain face à l'euro, à 1,3890 pour 1 euro. Mais cette détente ne suffira probablement pas à détourner l'attention du président de la Fed, Ben Bernanke. Depuis la fin mars, la tension n'en demeure pas moins de près de 105 points de base pour le 10 ans. Pour l'équipe taux-changes de BNP Paribas, la Fed doit « éviter de courir le moindre risque de voir la reprise étouffée dans l'?uf ». De nouvelles mesures en matière d'assouplissement quantitatif, via le rachat de titres d'État, apparaissent peu probables. C'est aussi l'avis de l'équipe de Barclays Capital.Reste alors l'arme du communiqué, qui sera publié demain soir. La Fed pourrait fournir des éléments pour rassurer le marché sur les perspectives d'inflation. Surtout, les « sages » de la banque centrale pourraient se montrer plus explicites sur leurs intentions à venir pour tempérer les craintes de remontée rapide des taux directeurs, selon Barclays Capital. En l'état actuel, les contrats à terme sur l'objectif des fonds fédéraux montrent que le marché accorde une probabilité de 38 % à une hausse des taux à 0,5 % d'ici à la fin de l'année. Le 29 avril dernier, la Fed avait indiqué que « les conditions économiques devraient probablement justifier des niveaux exceptionnellement faibles des fonds fédéraux pour une période prolongée ». Pour l'équipe de BNP Paribas, la meilleure option serait de prendre exemple sur la Banque du Canada. Le 21 avril, cette dernière avait abaissé son taux directeur à 0,25 % et précisé que, « sous réserve des perspectives d'inflation, elle s'engageait à le maintenir à ce niveau jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2010 ».
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