Les conseillers de la monarchie

Depuis l'intronisation de Mohammed VI, les Marocains se sont rendus par deux fois aux urnes ? en 2002 et en 2007 ? pour renouveler le Parlement et le gouvernement. Mais pour connaître la réalité du pouvoir au Maroc, il n'est pas nécessaire de connaître les noms du Premier ministre et de ses ministres. Faute de réforme constitutionnelle, le monarque continue de concentrer l'essentiel des pouvoirs.C'est donc du côté de ces conseillers, officiels ou officieux, que se concentre l'essentiel du pouvoir, celui de donner les véritables impulsions politiques. « Alors que Hassan II fonctionnait sur le principe de l'allégeance et de la cooptation, Mohammed VI semble privilégier des hommes de sa génération avec qui il se sent en confiance », explique Khadija Mohsen-Fina (Ifri). « Il existe une sorte de cabinet de l'ombre », qui aide le monarque à prendre ses décisions. Dans cette équipe, Mohamed Rochdi Chraïbi, le directeur de cabinet du roi, joue un rôle essentiel. Cet ancien camarade de classe du souverain au Collège royal de Rabat connaît toutes les grandes familles du pays et constitue de ce point de vue une importante courroie de transmission. Fouad Ali el-Himma n'a plus de fonction officielle dans le cabinet du roi. Mais il est l'un des hommes de confiance de « M6 ». Un temps ministre délégué à l'intérieur, il est l'un des membres fondateurs du Parti Authenticité et Modernité (PAM) devenu la première formation politique du pays. Mounir Mohammed Majidi, est le grand argentier de Mohammed VI. Il gère les affaires économiques mais aussi l'immense fortune de son monarque, estimée, selon le magazine « Forbes », à 2,5 milliards de dollars. Il a été éclaboussé par plusieurs scandales concernant l'acquisition de terrains à Rabat et Taroudant pour des sommes dérisoires.Deux autres personnages, plus âgés que le souverain, sont également donnés pour très influents. Malgré sa discrétion, Abdelaziz Meziane Belfkih serait de tous les chantiers et dossiers d'envergure nationale. Enfin, le patron de la gendarmerie royale, Hosni Benslimane, a su gagner la confiance de Mohammed VI même si c'est au départ un homme de Hassan II. Il est la cible d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice française dans le cadre de l'affaire de la disparition de l'opposant Mehdi Ben Barka. X. H.
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