Une économie tournée vers les pays du Golfe

Courtisé avant la crise par les investisseurs arabes, le Maroc craint désormais qu'une partie de la manne des pétrodollars qui s'étaient déversés sur le pays ne s'assèche. Les inquiétudes sont d'ailleurs aujourd'hui à la hauteur des attentes qu'elles avaient suscitées. À elle seule, la part des investissements arabes dans la région, et plus précisément au Maghreb, représentait en début d'année, encore un tiers des investissements étrangers globaux. « Dès 2005, les pays du Golfe, aidés par la flambée des cours de l'or noir, se sont mis à investir massivement au Maghreb, comme ils l'avaient fait en Égypte ou en Jordanie, par exemple, dès les années 2000, rappelle Sébastien Hénin, stratège chez Abu Dhabi Investment Company. L'euphorie était telle que l'on s'attendait à ce que les investissements directs en provenance de ces pays ne finissent par dépasser ceux en provenance de l'Europe. » Mais voilà, crise oblige, le bilan est aujourd'hui nettement plus mitigé. « Au Maroc, nombre d'investissements ont été réalisés dans le secteur immobilier par des groupes émiriens de Duba, insiste un expert de la finance marocaine, « or tout le monde sait qu'ils sont aujourd'hui les plus durement touchés par la crise. Résultat, poursuit-il, « ceux qui ont des problèmes ont annoncé qu'ils arrêtaient leur financement, certains vont sans doute le faire car ils ne pourront se permettre des augmentations de capital, d'autres, enfin, ont choisi de ne pas démarrer leurs activités ». Dans le collimateur, Emaar Properties et Sama Dubaï figurent en première ligne.L'ampleur du retrait reste toutefois difficile à évaluer. À tel point que, côté officiel, l'idée d'un « désengagement massif », voire la mise en « suspens » de certains projets reste visiblement encore trop douloureuse à exprimer. « Seul un opérateur émirien s'est retiré dans le projet de la vallée du Bouregreg, mais celui-ci n'était pas lié à la crise », affirme-t-on au service de communication du royaume. L'immobilier est évacué. « De toute façon, aujourd'hui, les investisseurs du Golfe s'intéressent de toute façon essentiellement au tourisme. » Marjorie Bertouille
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