Les groupes mondiaux préfèrent investir dans les pays émergents

enquêteVictimes de la crise économique, les entreprises transnationales ont prévu de réduire leurs investissements internationaux en 2009, selon une enquête réalisée par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Baptisée « enquête sur les perspectives d'investissement mondial », l'étude souligne que « 85 % des firmes ayant répondu font état d'un impact négatif (de la crise) sur leurs dépenses et programmes d'investissements directs étrangers » (IDE). Et de préciser que « 58 % des entreprises indiquent avoir l'intention de réduire leurs investissements à l'étranger en 2009 par rapport à 2008, près d'un tiers anticipant une baisse importante ».La baisse des profits, les difficultés à lever des capitaux sur les marchés financiers et le risque d'une aggravation de la conjoncture mondiale sont les « causes évidentes de la chute des flux d'investissements », précise la Cnuced. Qui ajoute que ce sont les secteurs de l'automobile, des matériels de transport, des produits incorporant du métal, des produits chimiques et d'une façon générale le secteur manufacturier qui ont le plus souffert.Europe et Canada touchésAu-delà, le tarissement des flux n'est pas un bon présage pour les pays en développement (Ped) dont la croissance dépend fortement des capitaux extérieurs. Une crainte qui doit être nuancée car, selon l'étude, « les cinq destinations les plus attrayantes » aux yeux des grands groupes internationaux « sont la Chine, les États-Unis, l'Inde, le Brésil et la Fédération russe ». Outre la taille et la croissance du marché national, les critères de sélection des pays cibles sont l'intégration dans un marché régional plus vaste, la proximité de pays dynamiques, l'existence de fournisseurs industriels, le coût et le niveau de formation de la main-d'?uvre, l'environnement des affaires et l'accès aux ressources naturelles et aux marchés financiers.Plus alarmant, les pays développés d'Europe et le Canada risquent d'être « sévèrement touchés par le recalibrage des plans d'investissement des groupes transnationaux et leur préférence pour les économies émergentes », indique la Cnuced. Si les États-Unis s'en sortent bien, c'est que la récession pourrait s'y achever plus tôt que dans d'autres pays développés, estiment les auteurs de l'étude.Dernier constat, il faudra attendre 2010 pour espérer une reprise des projets d'investissement des groupes. Cette reprise s'effectuera très progressivement, avant de retrouver un peu de vigueur en 2011. Environ 45 % des responsables d'entreprises sont « optimistes ou très optimistes pour l'évolution des affaires en 2011, contre seulement 10 % pour 2010 », rapporte l'enquête. Les pays en développement, « dont les investissements à l'étranger ont relativement résisté en 2008, affichent plus d'optimisme pour les trois prochaines années que les autres régions », conclut la Cnuced.
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