La préparation du conseil ministériel des pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui se tient les 25 et 26 novembre, s'inspire largement de l'histoire de l'édredon que l'on essaie en vain de faire rentrer dans une valise beaucoup trop petite. Selon nos informations, il y a 2 milliards d'euros de programmes à financer en trop pour boucler le prochain budget triennal de l'agence. Un progrès par rapport à fin août où il y avait 5 milliards en trop. " Quand on additionne tous les programmes, on arrive à 10,3 milliards et si l'on se base sur les engagements du précédent conseil de l'ESA, ils s'élevaient à 8,2 milliards, assure-t-on à Paris. Il y a un vrai souci. " C'est un doux euphémisme et l'ESA va devoir proposer une solution, ou, du moins, " le meilleur compromis ".Paris s'attend donc à des coupes claires et devra renoncer à un certain nombre de programmes. Tout comme les autres pays membres de l'ESA. " Personne n'imagine que les pays de l'ESA mettront 10,3 milliards sur la table ", explique un observateur. Et ce d'autant que la crise financière va avoir un impact. Selon nos informations, l'Italie a déjà fait état de restrictions budgétaires importantes.Pour l'heure, l'ESA doit faire de nouvelles propositions alors que le conseil ministériel se profile dans un mois à peine. " Il reste à faire un travail technique de recomposition afin de mettre en cohérence la future programmation, qui devra rester équitable pour tous les pays membres ", regrette-t-on. Parmi les programmes français qui devront être moins ambitieux, ExoMars, le véhicule envoyé sur Mars sera moins équipé. C'est aussi le cas sur la surveillance de l'espace, qui pourrait être affecté par des coupes.CONSENSUS SUR ARIANE 5En revanche, il existe un consensus sur l'enveloppe budgétaire qui sera dédiée au programme Ariane 5 post-ECA. En vue de moderniser la version d'Ariane 5 ECA (10 tonnes d'emport) après 2015, l'ESA prévoit de consacrer 345 millions essentiellement pour améliorer le deuxième étage du lanceur (moteur Vinci développé par Safran). En outre, elle serait prête à engager 100 millions par an dans le programme Arta, qui porte sur le maintien en condition opérationnelle du centre spatial guyanais à Kourou.Alors que l'Europe a débloqué 1.700 milliards d'euros pour sauver son secteur bancaire, l'espace fait figure de parent pauvre au sein de l'Union européenne. C'est donc plutôt une bonne nouvelle que l'Allemagne veuille augmenter son budget spatial. De là à prétendre au leadership dans l'espace, il faudrait qu'elle double son budget pour passer de 1 à 2 milliards d'euros. Ce que consacre la France à l'espace (40 % du budget espace européen).

latribune.fr

04 Nov 2008, 11:28

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