Yahoo touché par la conjoncture publicitaire

Déjà fragilisé face à son rival Google, Yahoo se retrouve un peu plus affaibli par la conjoncture économique. Le portail Internet, que Microsoft a tenté de racheter cette année, a publié des résultats trimestriels en forte baisse. Son bénéfice est tombé à 54,3 millions de dollars (42,26 millions d'euros), contre 151 millions un an avant. Le chiffre d'affaires, hors part reversée aux partenaires, a augmenté de 3 % seulement, à 1,32 milliard de dollars. De son côté, le résultat opérationnel a reculé de 53 %, à 70 millions de dollars.Cette chute des résultats est à mettre au compte de la baisse des investissements publicitaires des grands clients de Yahoo. La présidente du groupe, Susan Decker, a indiqué que les annonceurs avaient coupé les budgets, aux États-Unis, comme en Europe et en Asie. Selon elle, les secteurs du voyage et de la distribution sont les plus touchés : " Nous constatons que la tendance continue de s'affaiblir sur certains marchés asiatiques. " Tentant de montrer le verre à moitié plein, le cofondateur du groupe, et actuel PDG, Jerry Yang a assuré que, même si la vente de bannières publicitaires était en baisse, le portail gagnait des parts de marché face à ses concurrents, les annonceurs conservant leur fidélité à Yahoo. Reste que la fin de l'année, période traditionnellement faste, s'annonce difficile. Le portail table dans le pire des cas sur un chiffre d'affaires au 4e trimestre en baisse de 3 % et dans le meilleur sur une progression de 8 %. Jusque-là, il affichait des taux de croissance de l'ordre des 15 %.DEUXIEME PLAN D'ECONOMIESCes chiffres interviennent au lendemain de l'annonce d'un nouveau plan de réduction des coûts. Yahoo s'apprête à réduire ses effectifs de 10 %, soit 1.500 de ses 15.000 salariés dans le monde. Elle devrait générer une économie annuelle de 400 millions de dollars dès la fin de l'année. Les pays où les marchés sont les plus matures et où les salaires sont les plus élevés sont visés, tandis que, en parallèle, Yahoo embauche à tour de bras dans les zones peu chères et en croissance, comme l'Inde, l'Europe de l'Est ou le Sud-Est asiatique. C'est le deuxième plan d'économies lancé par Yahoo en 2008 après les 1.000 emplois supprimés en février. Et la purge pourrait se poursuivre. Le directeur financier du groupe, Blake Jorgensen, a précisé que de nouvelles mesures d'économies seraient prises si la conjoncture se détériorait encore l'an prochain.L'annonce d'une baisse des coûts a fait remonter le cours de l'action en Bourse, mais le répit pourrait être de courte durée. À terme, la réduction des effectifs pourrait être dommageable pour la compétitivité de Yahoo. Le portail creuserait un peu plus l'écart face à l'indétrônable numéro un du marché, Google.Toujours en quête de partenairesSelon un accord conclu en juin, Google allait commercialiser de la publicité sur le portail Yahoo. Les performances de Google échappant à la morosité du contexte économique, Yahoo pouvait en espérer un surcroît de recettes. Mais l'application de l'accord est suspendue à l'examen du département de la Justice américain. Éric Schmidt, le patron de Google, a indiqué mardi qu'il poursuivait les discussions sur ce sujet avec l'administration. Hier, ce sont les spéculations sur un rachat imminent par Yahoo d'AOL, la filiale Internet de Time Warner, qui ont été relancées par une déclaration du directeur financier du portail. Il a laissé entendre que le groupe gardait du cash pour des acquisitions.
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