Toyota en perte pour la première fois depuis 70 ans

Plus personne n'est désormais épargné dans le secteur automobile. Pas même le numéro un mondial. Toyota, qui est parvenu au début de l'année a ravir cette place de leader à General Motors, a aujourd'hui la victoire amère. Celle-ci apparaît désormais bien terne à l'heure où le géant américain est en pleine déconfiture et que le constructeur nippon s'achemine vers sa première perte opérationnelle depuis plus de soixante-dix ans.Un mois après avoir annoncé que son résultat d'exploitation n'excéderait par les 600 milliards de yens (4,7 milliards d'euros) pour l'exercice en cours (clos fin le 31 mars prochain), contre 1.000 milliards initialement anticipés, le géant japonais a une nouvelle fois revu, hier, à la baisse ses prévisions. De façon drastique cette fois-ci. Car il s'attend désormais à une perte opérationnelle de 150 milliards de yens (1,2 milliard d'euros), contre un bénéfice d'exploitation record de 2.270 milliards de yens (18 milliards d'euros) un an auparavant. Il s'attend également à ce que son bénéfice net ne dépasse pas les 50 milliards de yens (400 millions d'euros), soit 500 milliards de moins que l'an dernier ! Enfin, ses ventes sur la période devraient se tasser de 8,5 % à 7,5 millions de véhicules, contre 8,2 millions anticipés et les 8,9 millions qui lui avaient permis l'an passé de prendre la tête du classement mondial des constructeurs.Dans l'ensemble, l'annonce de Toyota n'a rien de surprenante au regard de la Berezina que traverse le secteur actuellement. En témoigne le faible recul de 0,17 % enregistré hier par le titre à Tokyo. En revanche, elle a précipité en Europe la dégringolade du cours de Volkswagen, qui a conclu lundi sur une baisse de 5,91 % à 269,03 euros.niveau élevé du yenLa révision à la baisse des prévisions du numéro un mondial a néanmoins de quoi surprendre par son ampleur. Dans le détail, celui-ci invoque le niveau élevé du yen qui va peser pour 200 milliards de yens sur son activité. En outre, le groupe évoque de façon laconique un effet de 570 milliards de yens sur « les activités marketing »? Un chiffre qui doit prendre en compte la récente et brutale chute des ventes depuis cet automne. « L'industrie automobile est avant tout une industrie de volume. Et l'exemple de Toyota nous montre bien que même les plus forts ne sont pas à l'abri dans la conjoncture actuelle », commente un analyste de chez Natixis Securities. « Il y a une problématique « mix » [prix de vente moyen], qui joue à l'échelle du monde. Les marchés sur lesquels on pouvait auparavant se rattraper, comme les États-Unis avec les 4x4 et les « SUV » (4x4 à vocation routière) ou encore les marchés émergents, sont en panne sèche. De fait, l'impact sur les ventes et les volumes est d'autant plus violent pour les constructeurs. Il n'épargne même plus le numéro un mondial », résume ce dernier.Cette première perte opérationnelle depuis mars 1938, s'ajoute pour Toyota à la récente dégradation de sa notation financière. Le constructeur nippon, jusqu'ici premier élève de la classe, s'est vu retiré il y a peu son triple « A » par Moody's.
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