Après une reprise fulgurante entre août et novembre, l'indice pondéré du dollar face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis a cédé 6 % de sa valeur depuis début décembre. Le billet vert s'apprête à boucler son mois de plus fort recul depuis 1985, victime de la politique de taux zéro adoptée par la Réserve fédérale et des attentes de mesures d'assouplissement supplémentaires. Car la Fed n'hésitera pas à recourir à la planche à billets. Avec pour effet pervers d'inonder le marché de dollars, alors que sa récente phase de hausse était avant tout la conséquence d'une pénurie de dollars. Pour un certain nombre d'économistes, la parenthèse de la reprise du dollar serait en train de se refermer. C'est le cas de François Chevallier, économiste de VP Finances, qui évoque trois raisons qui ont permis cette parenthèse. D'abord, la baisse du pétrole qui a toujours profité au dollar, en raison de l'appétit excessif des États-Unis pour l'or noir. Ensuite, la dégradation brutale de la situation économique en Europe au début de l'été, qui a entraîné l'euro dans la baisse. Enfin, l'euro a plié sous l'effet de ventes américaines. Les statistiques du Trésor ont confirmé que les Américains avaient rapatrié 126 milliards de dollars investis à l'étranger, dont 39 milliards en actions de juillet à octobre.Si la phase de rapatriements de capitaux s'achève, le dollar devrait se reconnecter au différentiel de taux, qui lui est largement défavorable par rapport à l'euro. En 2009, les taux ne devraient pas remonter aux États-Unis, tandis que dans la zone euro, la Banque centrale européenne interromprait son processus d'assouplissement à 1,75 %. « Attendu à 125 points de base dans un an, le différentiel de taux valorise et plafonne l'euro autour de 1,50 » (contre 1,41 hier et un point bas récent de 1,4720), conclut François Chevallier. Un soulagement quand même?: on ne revisiterait donc pas les points bas de l'année qui s'achève et qui sont aussi des records historiques. À la mi-juillet le dollar avait explosé le seuil de 1,60 pour 1 euro, dérivant jusqu'à 1,6038.Isabelle Croizard

latribune.fr

06 Jan 2009, 1:29

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