L'exception brésilienne brave la crise

Ce n'est qu'une coïncidence, mais à la veille du voyage de Nicolas Sarkozy au Brésil (celui-ci était hier à Rio en tant que président de l'Union européenne, et aujourd'hui en tant que président français), Carrefour annonçait son intention d'ouvrir au moins quatre nouveaux supermarchés l'an prochain dans le pays. Quant à la société aéronautique brésilienne Embraer, elle se déclarait confiante pour l'avenir, après la signature de nouveaux contrats avec les Émirats arabes unis et le Koweït. Les deux informations ne semblent pas liées, et pourtant, elles symbolisent la capacité de résistance du pays à la crise. Contrairement au Venezuela ou, dans une moindre mesure, à l'Argentine, l'économie brésilienne est en effet largement diversifiée, et produit aussi bien du soja que du pétrole, du minerai de fer que de l'informatique. De plus, la politique de centre-gauche du président Lula a pour effet de stimuler la deman de interne. Ainsi, la Bolsa Familia ? des allocations conditionnelles (les enfants doivent aller à l'école et les parents les faire vacciner) ? a permis de sortir 20 millions de brésiliens de la misère ces dernières années. autosuffisance Les autres relais à la consommation ont été nombreux : la hausse des prix des matières premières, dont le Brésil est producteur, a créé richesse et emplois. Terminée pour l'instant, la hausse du pétrole a été doublement bénéfique : le pays a atteint l'autosuffisance énergétique et ne subissait pas, comme la Turquie, l'Ukraine ou la Chine, l'envolée des cours ces derniers mois. Mieux, le Brésil est l'un des premiers producteurs mondiaux d'éthanol, substitut au pétrole cher. Enfin, le reflux des taux d'intérêt (à 13,5 % actuellement, ils sont bas pour des Brésiliens habitués à pire) a favorisé les achats à crédit. Les banques, qui rechignaient à prêter à plus de cinq ans ? même dans l'immobilier ? ont assoupli leurs conditions.Sans oublier que, face à la crise mondiale qui s'est intensifiée ces dernières semaines, Brasilia a multiplié les initiatives. Un plan de sauvetage de 13 milliards de dollars, incluant des baisses d'impôts, sur les revenus comme sur la consommation, et des injections de capitaux ou des lignes de crédit pour des entreprises en difficultés, sera bientôt mis en ?uvre. Et Lula a également appelé à une baisse des taux directeurs. Autant dire que pour les investisseurs étrangers, le potentiel du Brésil, un pays de 185 millions d'habitants, reste fort, malgré la révision à la baisse de la croissance. Pour 2009, la progression n'atteindrait que 2,2 % selon des analystes privés, soit moins de la moitié de la performance de cette année. Lysiane J. BauduLire également page 14 ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++Le pays produit aussi bien du soja que du pétrole, du minerai de fer que de l'informatique.
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