« La France finira par intervenir dans la solution de la crise belge »

Avec les derniers événements, vous allez finir par passer, avec votre idée de rattachement à la France, pour un vrai visionnaire?Aujourd'hui, beaucoup de gens nous disent?: « Finalement, vous avez eu raison avant les autres?! » Mais il faut encore qu'on ait raison jusqu'au bout et que les choses s'accélèrent. Nous ne voulons plus sacrifier une génération à des problèmes institutionnels. La Belgique est un État en voie de décomposition, qui est même potentiellement dangereux pour la stabilité, pour l'ordre au centre de l'Europe.Pourtant, ce qui est frappant, c'est le calme des Belges malgré cette nouvelle crise politique. On ne voit personne défiler dans les rues?Les gens ne sont pas attachés à la Belgique car il n'y a pas de nation belge. C'est ce qui explique la désaffection de l'opinion publique. Mais je constate tout de même une évolution considérable en Wallonie. Quand on demande aux gens?: seriez-vous d'accord pour être rattachés à la France si la Belgique venait à disparaître?? Il y a quelques années, ils étaient 30 % à dire oui. À présent, ils sont 49 %?! D'ailleurs, le rachat de Fortis par la BNP fait dire à beaucoup de gens que notre argent devient français et que nous n'avons donc plus beaucoup de changements à opérer pour devenir complètement français. Et en France, 60 % des gens sont favorables à ce qu'on les rejoigne.Sentez-vous un réel intérêt de la part des responsables politiques français??La France finira par intervenir dans la solution de la crise belge. Pour l'instant, les responsables français se montrent prudents et ne veulent pas intervenir dans les affaires intérieures belges. Néanmoins, certains au pouvoir actuellement nous disent que si la Belgique est vraiment au bout de rouleau et qu'il y a une demande légitime de la Wallonie, alors il va de soi qu'ils ouvriront des négociations. Mais surtout, ils nous disent?: « Ne décrochez pas le wagon bruxellois. » On voit bien que la France a un intérêt majeur dans Bruxelles. C'est la première ville francophone en dehors de l'Hexagone, elle a une représentation internationale, financière, politique, européenne? Celui qui contrôle Bruxelles a une clé pour asseoir et conforter sa position en Europe.D'après vous, qu'est-ce qui pourrait provoquer une séparation de la Belgique??Il va y avoir un certain nombre d'événements inévitables?: la montée en puissance du séparatisme en Flandre et à nouveau l'impossibilité de concevoir un gouvernement central. Nous entrons dans une phase d'anarchie politique redoutée par beaucoup. Et je crois que, à un moment donné, une fois que nous aurons tous constaté que conserver un espace juridique et politique commun n'est plus possible, nous nous mettrons autour d'une table, comme un couple qui se sépare va devant le juge, pour trouver un accommodement.Propos recueillispar Yann-Antony Noghès,à Bruxelle
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