L'assurance-vie a tiré son épingle du jeu en 2008

Après quatre ans d'érosion des rendements, on craignait, début 2008, le pire pour l'assurance-vie : une vive baisse des taux servis sur les fonds en euros, alors que l'argent des particuliers fuyait à grande vitesse vers la sécurité des livrets. Dans un environnement boursier catastrophique, l'assurance-vie a pourtant finalement bien rempli son rôle de placement défensif.Elle a d'abord tiré son épingle du jeu grâce aux fonds d'État, qui constituent la majorité des portefeuilles et ont apporté la sécurité escomptée. Puis, sur le dernier trimestre, ce sont les obligations des entreprises à la recherche de financements quand les banques leur faisaient cruellement défaut qui ont à leur tour contribué à un bilan 2008 honorable. Pour les assureurs qui ont saisi ces opportunités, ces coupons élevés constituent une sécurité mise en portefeuille pour les années à venir.Classiquement, les meilleurs rendements ont été annoncés les premiers. Si quelques assureurs comme la Maaf, Matmut, GAN et Groupama ont annoncé dès octobre, ou novembre suivant le cas, des taux en léger progrès à 4,50 % ou 4,60 %, il aura fallu attendre début janvier avec l'Afer, une des premières associations d'épargnants, qui a annoncé un taux de 4,36 % (contre 4,42 % en 2007), pour avoir le ton du cru 2008 : les taux des fonds en euros sont pour la plupart stables ou en léger repli, aux environs de 4,3 %-4,5 %. « Des taux sages », selon le mot du président de l'Afer, Gérard Bekerman, qui a demandé à son partenaire, le gestionnaire Aviva, de « prendre le moins de risque possible sur le capital ». Des taux qui supportent sans avoir à rougir la comparaison avec un livret A à 4 % l'an dernier. Mais qui va dès février revenir à 2,5 %. Face à la concurrence féroce des placements sans risque, qui ont profité aux grandes banques ? outre le livret A, les livrets bancaires ont quelquefois offert des taux d'appel à 10 %, quand les Sicav monétaires rapportaient 3,8 % l'an dernier ? la plupart des assureurs ont préféré jouer la carte de la prudence. En partie car 2009 ne sera probablement pas de tout repos (lire ci-dessous).une Dose de risqueIls ont eu fort à faire face à une collecte ralentie par la concurrence des placements sans risque. Résultat : la collecte nette (la différence entre les versements et les sorties) plonge de plus de 35 % sur un an à 29 milliards d'euros en novembre. De fait, les épargnants ont versé sur les fonds en euros, plutôt que sur les unités de compte, alors que depuis deux ans l'amendement Fourgous leur permet de basculer vers les unités de compte, sans perte d'avantage fiscal.L'assurance-vie devrait pourtant retrouver cette année les faveurs des particuliers. S'ils se sont judicieusement repliés sur le fonds en euros plutôt que vers les unités de compte pour jouer la Bourse, il faudra faire le chemin inverse (lire ci-contre). Car, au fur et à mesure que les rendements sécuritaires vont se réduire, l'attrait des actions et le retour en grâce d'une dose de risque ont toutes les chances de reprendre le dessus. Il existe déjà un grand nombre de gestions profilées suivant l'âge ou le profil de risque souhaité par l'investisseur. Et certains, à l'image de l'Afer, sont en train de mettre au point un système de rééquilibrage automatique permettant de profiter des creux de la Bourse?
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