L'électricité néerlandaise passe sous pavillon étranger

Les deux principaux électriciens des Pays-Bas, l'un des pays d'Europe où l'électricité est la plus chère, viennent de passer en quelques semaines sous pavillon étranger. Le groupe d'énergie public suédois Vattenfall a annoncé hier une offre amicale d'achat sur Nuon, le deuxième électricien des Pays-Bas, pour une valeur totale de 10,3 milliards d'euros. Mi-janvier, le géant allemand de l'électricité RWE avait déjà mis la main sur Essent, le numéro un de l'électricité néerlandaise, pour 9,3 milliards d'euros. Menacés depuis qu'une loi nationale leur impose de se séparer, avant le 1er janvier 2011, de leurs réseaux de distribution ? et des milliards d'euros de revenus que génèrent ces réseaux ?, les deux électriciens néerlandais avaient fait savoir en juin 2008 qu'ils cherchaient des partenaires étrangers. Depuis 2007, les deux groupes avaient étudié, en vain, un projet de fusion. Les collectivités locales et régionales qui les détiennent n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur les modalités.acquisition par étapesVattenfall va acquérir dans un premier temps 49 % de Nuon, et en prendre le contrôle opérationnel. Le groupe montera progressivement à 100 % du capital dans les six ans qui viennent selon un calendrier défini. Nuon emploie 10.000 personnes et dessert plus de 3 millions de clients, dont 500.000 en Belgique et en Allemagne. L'électricien a réalisé un chiffre d'affaires de 6,15 milliards d'euros en 2008 (+ 9 %) et un bénéfice net de 756 millions d'euros (en baisse de 12 % par rapport à 2007). Avec cette acquisition, Vattenfall se renforce dans la production d'énergie éolienne offshore (il en devient le premier producteur européen), mais reste à la cinquième place des électriciens du Vieux Continent.Le prix élevé consenti (14 fois le bénéfice opérationnel 2008 contre six fois en moyenne pour les électriciens européens) montre que la compétition a été rude. Après la consolidation menée ces dernières années en Europe par E. ON, Enel, Iberdrola et National Power, les opportunités deviennent rares. Le danois Dong, l'italien ENI mais aussi le britannique Centrica et le franco-belge GDF-Suez se seraient manifestés. Après la Scandinavie et l'Allemagne, où il est numéro trois, Vattenfall poursuit sa stratégie internationale. Prochaine étape : la Grande-Bretagne où le suédois s'est déclaré intéressé à la fois par un développement dans l'éolien et le nucléaire.
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