Chez Honda, on n'aime pas le pouvoir personnel. Les patrons ne restent jamais longtemps en place. D'ailleurs, la présidence est considérée comme un bâton de maréchal confié aux hauts dirigeants quelques années seulement avant leur départ en retraite. Mais, en temps de crise, les choses changent. Après six ans à la tête du deuxième constructeur automobile nippon, Takeo Fukui, 64 ans, cédera la place en juin à Takanobu Ito, âgé de 55 ans et donc plus jeune que son prédécesseur au moment où celui-ci avait pris le pouvoir. Son espérance de vie à la tête du groupe semble donc a priori supérieure. Takeo Fukui a évoqué hier la nécessité d'un « changement de génération » en temps de crise pour justifier une décision prise, selon lui, en décembre dernier.Directeur exécutif d'Honda chargé des opérations automobiles, le nouveau PDG a effectué toute sa carrière au sein du groupe, qu'il a rejoint en 1978. Cet ingénieur a notamment été vice-président de la filiale américaine entre 1998 et 2000. Il siège au conseil d'administration du groupe depuis 2000. La crise est dure pour Honda comme pour ses compatriotes. La firme a réduit fin janvier ses estimations de résultat sur l'année fiscale de plus de moitié, à cause de l'effondrement du marché américain, où il réalise une bonne part de ses marges, mais aussi du marché japonais, qui a connu en 2008 sa pire année depuis 1974. Pour faire des économies, Honda a dû annoncer son retrait de la formule 1. Il a d'ailleurs du mal à trouver des repreneurs pour son écurie, avec peu de candidats « sérieux ».diversificationHonda reste, malgré tout, le constructeur japonais qui s'en tire le mieux jusqu'ici. Il table sur un petit bénéfice net pour l'exercice 2008-2009, alors que Toyota, Mitsubishi, Mazda, Fuji Heavy (Subaru) annoncent des déficits. Grâce à une gamme de produits diversifiés et souvent originaux, mais aussi à ses petits modèles, Honda a ainsi moins reculé que ses rivaux aux États-Unis l'an dernier. Pour la première fois, il y a vendu presque autant de véhicules que Chrysler. Globalement, la marque se distingue dans le monde par ses véhicules technologiquement avancés et réputés fiables, avec un outil industriel compétitif. Également connue pour ses deux-roues et ses motoculteurs, elle est aussi bien implantée sur nombre de marchés potentiellement porteurs comme la Chine et l'Asie du Sud-Est. Alain-Gabriel Verdevoyele nouveau PDG, Takanobu Ito, a effectué toute sa carrière au sein du groupe.

latribune.fr

07 Mars 2009, 1:27

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