Une culture différente

En Grande-Bretagne, c'est Northern Rock qui a donné le « la » des nationalisations et de la nomination d'un patron par la sphère gouvernementale. Proche de Gordon Brown, mais ancien banquier, Ron Sandler avait été nommé en janvier 2008. À l'époque, et depuis, le gouvernement a toujours été clair : aucun patron de banque nationalisée ne serait choisi parmi des hauts fonctionnaires. Dans un but de transparence, une agence a été créée : la UKFI (United Kingdom Financial Institutions) gère les participations de l'État dans la sphère financière et leur gouvernance. Au-delà de la présence publique dans les conseils d'administration, de nouveaux dirigeants ont été nommés, sans polémique : le nouveau patron de Royal Bank of Scotland, Stephen Hester, ne venait pas directement d'une banque mais y avait fait une partie de sa carrière.En Allemagne, l'hypothèse d'un pouvoir personnel du dirigeant du pays rappelle de trop mauvais souvenirs, excluant ainsi toute possibilité de nommer un proche, fût-il compétent, à la tête d'une banque aidée. Au-delà de l'aspect culturel, la structure politique en place constitue un autre pare-feu à des nominations pouvant être jugées contestables. La coalition rend inenvisageables des nominations qui ne seraient pas reconnues comme légitimes par les deux camps au pouvoir.Aux États-Unis, où le Trésor a versé près de 300 milliards de dollars au capital des banques, la question de la nomination des hommes ne s'est pas posée. Certes, du temps de l'ancien patron du Trésor, Henry Paulson, la question de ses liens (en tant qu'ancien patron de Goldman Sachs) avec le pouvoir économique avait été à maintes reprises soulevée. Depuis le début de la crise, l'État est entré au capital des banques, mais s'est contenté de fixer des règles concernant le plafonnement de la rémunération des patrons, la limitation des dividendes, et a exigé un droit de regard sur les projets de croissance externe. G. L. S avec E. A. et R. G.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.