Monnaies  : à l'Est, du nouveau

C'est une première pour les banquiers centraux des pays d'Europe centrale et orientale. Décidés à stopper la chute de leur monnaie, les instituts monétaires de Budapest, Prague, Varsovie et Bucarest ont uni leurs voix pour dénoncer la chute excessive de leurs monnaies hier. Comme le responsable de la banque centrale tchèque, Zdenek Tuma, tous déplorent que « les mouvements des monnaies d'un certain nombre de pays ne correspondent pas à la situation économique réelle ». Zdenek Tuma a plus spécifiquement évoqué la possibilité de hausses de taux. Un pas que n'a pas franchi la Banque nationale de Hongrie, même si elle a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés, alors même que la détérioration de l'environnement économique aurait pu plaider pour un assouplissement de la politique monétaire. Le gouverneur de la banque centrale roumaine a souligné que les banques centrales de la région devaient faire front face à des risques communs et s'est dit, comme le gouverneur de la Banque de Pologne, prêt à agir face à des mouvements de change déstabilisants. Cette année, le zloty polonais et le forint hongrois ont déjà plongé de 10 % par rapport à l'euro. Le zloty, en particulier, a perdu un tiers de sa valeur depuis juillet. Les dépréciations du leu roumain et de la couronne tchèque sont un peu moins spectaculaires. Elles n'en atteignent pas moins respectivement 6 % et 4,5 % depuis le début de l'année. Le résultat des interventions verbales concertées ne s'est pas fait attendre. La couronne tchèque, le forint hongrois et le zloty polonais ont rebondi de 1 %. Au plus haut de ces monnaies en séance, l'euro était redescendu jusqu'à 293 forints, 28 couronnes tchèques et 4,56 zlotys. onde de chocL'efficacité de ces interventions verbales tient beaucoup au timing choisi. « Les interventions verbales sont venues accompagner le mouvement de réappréciation de ces monnaies, qui a débuté mercredi dernier », explique Claude Mattern, stratégiste sur le marché des changes chez BNP Paribas. Après l'onde de choc provoquée par le rapport de Moody's sur l'exposition des banques d'Europe de l'Ouest à ces économies, les marchés ont, semble-t-il réalisé qu'ils étaient allés trop loin. D'autant que, comme le souligne Laurence Boone, économiste chez Barclays, « la zone euro ne peut pas faire autrement que de soutenir ces pays : si elle ne le fait pas par pur désintérêt, elle doit le faire pour son système bancaire à elle ». Sophie rolland
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