Deutsche Börse-Nyse-Euronext  : la rumeur d'une fusion refait surface

Les prochains mois verront-ils le retour de la consolidation du paysage boursier européen ? Selon la revue allemande « Manager Magazin », Deutsche Börse aurait repris ses discussions avec Nyse-Euronext en vue d'une éventuelle fusion. La nouvelle, que les deux intéressés se sont refusés hier à commenter, a provoqué un sursaut en séance de l'action Deutsche Börse. Celle-ci a gagné jusqu'à 7,13 % avant de conclure sur une progression de 1,36 % dans une tendance générale à la baisse du marché. Quant à l'action Nyse-Euronext, elle progressait de 10,3 % à la mi-journée à Wall Street.timing serréeEn décembre dernier, « Der Spiegel » avait déjà dévoilé un projet de fusion entre égaux présenté par Reto Francioni, le patron de Deutsche Börse, au reste du directoire. Selon ce projet, Duncan Niederauer, le directeur général de Nyse-Euronext, aurait pris la direction opérationnelle du nouvel ensemble et Reto Francioni en serait devenu le président du directoire. Le marché actions aurait été géré depuis New York, les dérivés depuis Francfort. Deutsche Börse avait confirmé l'existence de discussions mais affirmé alors qu'elles n'avaient pas abouti et qu'elles étaient terminées. Elles auraient donc repris et en seraient même à un stade avancé, selon « Manager Magazin ». Le comité exécutif, qui n'aurait pas encore pris sa décision, pourrait être amené à le faire avant la tenue de l'assemblée générale des actionnaires, programmée le 20 mai. Un timing fort serré qui, de fait, a nourri un certain scepticisme hier.Sans compter que d'autres obstacles restent à lever. Une fusion entre égaux, évoquée à nouveau, semble bien difficile à atteindre. En tout état de cause, l'intérêt de l'opérateur allemand, s'il est compréhensible en termes d'activité, apparaît plus difficile à comprendre à de telles conditions de rapprochement : Deutsche Börse pèse aujourd'hui 10,2 milliards d'euros en Bourse, Nyse-Euronext 5,8 milliards de dollars (soit 4,4 milliards d'euros). L'opérateur transatlantique accepterait-il un rachat par Deutsche Börse ? Les autorités américaines accepteraient-elles de voir migrer le siège du groupe en Europe ? Pas certain. Et les expériences passées ont montré que ces questions ne sont pas si anodines, pas plus que les interrogations portant sur la répartition des tâches entre les différentes places financières impliquées.Une chose est certaine cependant. La donne a changé en Europe depuis la tentative de Deutsche Börse de se rapprocher d'Euronext, dans laquelle Nyse a fait figure de chevalier blanc. La concurrence s'est intensifiée, les Bourses traditionnelles se retrouvant confrontées à des challengers aux équipes resserrées et aux tarifs fort agressifs. C. FR.
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