Sarkozy remanie plus vite et plus large

Coup de théâtre. Nicolas Sarkozy avait annoncé lundi à la tribune du Congrès que le remaniement serait annoncé ce mercredi matin. Mais le chef de l'État a tourné plus vite que prévu la page de son discours de Versailles et l'Élysée a dévoilé hier soir la composition du gouvernement Fillon IV, dans ce qui apparaît plus qu'un simple réajustement post-européennes.Tous les chemins mènent à Rome et en partent parfois. En milieu de journée hier, Frédéric Mitterrand, locataire de la Villa Médicis depuis 2008, annonce qu'il sera le prochain ministre de la Culture. Le neveu de François Mitterrand, symbole patronymique de la politique d'ouverture voulue par Nicolas Sarkozy, mais qui avait déjà appelé à voter pour Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995, se réjouit sur France 2 de la « tâche exaltante » qui l'attend Rue de Valois.A-t-il brûlé la politesse à l'Élysée, ce qui semble difficile à croire, en dépit des témoignages sur « la colère verte » de Nicolas Sarkozy, ou a-t-il été autorisé à ouvrir le bal du remaniement ? Il a confirmé ainsi sèchement la disgrâce de Christine Albanel, après son échec sur la loi antipiratage sur Internet Hadopi.En début d'après-midi, on apprend que François Fillon annule sa participation aux questions d'actualité à l'Assemblée nationale pour mener à Matignon des consultations sur son futur gouvernement. À 17 ?h 30, le Premier ministre arrive à l'Élysée, un dossier rouge sous le bras, pour les derniers arbitrages avec le président de la République.Pendant ce temps, à l'Assemblée, un député farceur, Dominique Dord (UMP), envoie un SMS à plusieurs collègues : « Urgent ! Rappelez Claude Guéant ! », le secrétaire général de l'Élysée. Certains ont cru au canular?huit nouveaux ministresÀ 20?h?15, Claude Guéant sort sur le perron de l'Élysée pour annoncer la sortie de huit ministres, parmi lesquels les sarkozystes historiques Roger Karoutchi et Yves Jégo, et l'arrivée de huit nouveaux, parmi lesquels le centriste Michel Mercier nommé à l'Aménagement du territoire. Christian Estrosi fait son retour au poste de ministre délégué à l'Industrie, le sénateur Henri de Raincourt est nommé aux Relations avec le Parlement.Plusieurs ministres voient leurs compétentes élargies ou modifiées : après la percée des listes Europe Écologie aux européennes du 7 juin, Jean-Louis Borloo reste bien évidemment numéro deux du gouvernement, avec le titre de ministre d'État, et est désormais chargé de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la mer, en charge des Technologies vertes et des négociations sur le climat.Elle aussi ministre d'État, Michèle Alliot-Marie succède à Rachida Dati à la Justice. Dans ce jeu de chaises musicales, Brice Hortefeux hérite du portefeuille de l'Intérieur et Xavier Darcos de celui du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité. Luc Chatel va au ministère de l'Éducation nationale et Bruno Le Maire quitte les Affaires européennes, récupérées par Pierre Lellouche, pour aller au ministère de l'Agriculture. L'eurodéputée Nora Berra, qui représente la diversité, est nommée secrétaire d'État « chargée des aînés ». Le portefeuille des droits de l'homme est supprimé et Rama Yade est « mutée » aux Sports. Devant le Congrès, Nicolas Sarkozy a fixé le cap du nouveau gouvernement réuni ce matin pour le premier Conseil des ministres. Il lui a assigné la mission prioritaire de ramener à zéro le déficit structurel et de consacrer l'intégralité des recettes de la croissance à la résorption du déficit dû à la crise.
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