L'Argentine court de plus en plus après l'argent

Recherche argent désespérément " : telle pourrait être la devise de Cristina Fernández de Kirchner, la présidente de l'Argentine. Il faut l'avoir à l'esprit pour comprendre les actions engagées depuis le début de l'année, qu'il s'agisse du projet de hausse de l'impôt sur les exportations de soja (mars), de l'offre de règlement des dettes avec le Club de Paris et avec les créanciers privés, ou encore de la nationalisation des retraites par capitalisation annoncée cette semaine. Bien entendu, à chaque fois, les justifications avancées sont autres : redistribuer une rente " exceptionnelle " (soja) ; poursuivre la remise en ordre des finances publiques (dette) ; " sauver " des fonds de pension menacés par la crise (nationalisation des fonds de pension). Mais la réalité est tout autre : le gouvernement a besoin de 30 milliards de dollars pour faire face à ses échéances en matière de remboursement de sa dette, ainsi que Cristina Fernández l'aurait crûment reconnu récemment devant des proches au moment du vote du projet de loi sur le soja.ESPOIR DE RETOUR EN GRACE ENVOLEIl a d'ailleurs fallu le rejet de ce dernier par le Sénat pour que la présidente lance ses propositions sur le remboursement de la dette. La crise financière a ruiné l'espoir d'un retour en grâce sur les marchés de capitaux. De même, les cours du soja sont passés à 400 dollars la tonne, contre plus de 600 en début d'année. Résultat, c'est 5 milliards de dollars de moins que le gouvernement encaissera en taxes sur les exportations. C'est d'ailleurs pour répondre à ce manque à gagner que le projet de nationalisation des fonds de pension a été lancé - sans autre forme de préparation. De là à penser que le gouvernement veut mettre la main sur 30 milliards de dollars d'épargne (en stock, plus des apports de 1,7 milliard par an)... Reste à savoir si le Parlement laissera faire, les élus ayant juré de recourir à toutes les possibilités pour contrôler et limiter l'usage que ferait le gouvernement de cette manne. Ou si les futurs retraités, considérant la manoeuvre comme une spoliation, attaqueront en justice.
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