La crise met les villes néerlandaises dans le rouge

La province de Hollande du Nord est sans aucun doute la plus malchanceuse, avec 100 millions d'euros placés en Islande et aux États-Unis (10 % de son budget annuel). Suivent les communes d'Amstelveen (15 millions), Goes (12), Dordrecht (11,4) et La Haye (10). Le gouvernement s'est engagé à mieux surveiller les finances locales à l'avenir, mais le mal est fait. Des deniers publics, pour partie empruntés à la Banque des communes néerlandaises (BNG), ont été placés par plusieurs villes auprès de la banque islandaise Icesave. Cette filiale de Landbanski propose depuis mai des intérêts de 5,25 % aux épargnants néerlandais.PROCES CONTRE L'ÉTAT ISLANDAISAu total, près de 120.000 clients néerlandais ont placé 1,6 milliard d'euros chez Icesave. Le gouvernement néerlandais a décidé de garantir 100.000 euros d'épargne, mais pas plus. Les petits épargnantsseront donc protégés, mais les villes, qui font partie des 469 clientsd'Icesave à avoir placé plus de 100.000 euros, restent à découvert. C'est un " scandale inimaginable ", selon l'économiste Arnold Heertje. Les collectivités locales, qui jouissent d'une forte autonomie aux Pays-Bas, ont agi de manière " irresponsable ", a critiqué Wouter Bos, le ministre des Finances. L'Association des communes néerlandaises (VNG) nie pourtant tout placement risqué : elle rappelle que les villes ont suivi les notes données par les agences de rating. Le ministère de l'Intérieur leur a donné raison le 21 octobre, et rappelé qu'aucune collectivité locale n'était confrontée à de graves problèmes, malgré ces pertes.Le ministre des Finances, de son côté, ne veut pas seulement obliger les municipalités à placer leur argent auprès du Trésor, comme en France. Il a aussi évoqué le 16 octobre la possibilité d'un procès contre l'État islandais, pour " mauvaise information des autorités financières islandaises sur la fiabilité des banques de ce pays ". Le scandale s'est encore aggravé avec la révélation par la presse que la Banque centrale néerlandaise (DNB) savait depuis le mois de juin qu'Icesave ne respectait pas le plafond annuel de 500 millions d'euros d'épargne qui lui avait été imposé aux Pays-Bas. La presse reproche aujourd'hui à la banque centrale de ne pas avoir alerté l'opinion.
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