La rentabilité de Renault sera moins bonne que prévu

La crise est là. Elle touche l'ensemble de l'économie réelle et particulièrement l'industrie automobile ", affirmait hier Patrick Pélata, nouveau numéro deux de Renault, ajoutant : " Le marché européen pourrait baisser de 8 % en 2008. Et la croissance de certains marchés émergents montre des signes de ralentissement. " En conséquence, Renault a révisé hier fortement à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle pour 2008. Le groupe " devrait afficher une marge opérationnelle entre 2,5 % et 3 %", avertit Patrick Pélata. Et ce, au lieu des 4,5 % promis encore fin juillet par Carlos Ghosn, PDG du groupe, lors de la présentation des résultats semestriels. La profitabilité s'effondre donc au second semestre, alors qu'elle montait encore à 4,1 % au premier. L'objectif des 6 %, sur lequel s'était engagé Carlos Ghosn au terme du plan triennal Contrat Renault 2009, n'est pas officiellement abandonné. Mais... Patrick Pélata ne s'est pas risqué, hier, à avancer un quelconque chiffre. La crise financière aura donc eu raison du fameux plan annoncé par le PDG en février 2006. Celui-ci avait déjà été partiellement remis en question ces derniers temps, à cause des marchés plus difficiles que prévu, mais aussi du retard industriel du programme Logan en Iran et du semi-échec de la familiale Laguna.Renault table sur des ventes en 2008 " légèrement au-dessus " de leur niveau de l'an dernier. En début d'année, le groupe visait une croissance d'au moins 10 %. Le chiffre d'affaires du constructeur sur neuf mois a crû de 0,9 %. Mais il a baissé de 2,2 % sur le seul troisième trimestre. Grâce à la marque roumaine Dacia, la part de marché du groupe a augmenté en Europe à 8,9 % (+ 0,2 point). Les usines tournent au ralenti en Europe de l'Ouest. La firme a suspendu ainsi la production des monospaces compacts Scénic, entre le 20 octobre et le 11 novembre à Douai. Il arrête également les chaînes de Kangoo, à Maubeuge, du 24 octobre au 3 novembre, des Clio, à Flins du 27 octobre au 11 novembre.Au total, Patrick Pélata envisage une chute de la production de Renault de 20 % sur le dernier trimestre en Europe. Le constructeur de Boulogne-Billancourt, dont l'État possède encore 15 % du capital, a annoncé récemment une réduction de 6.000 emplois en Europe, sur 80.000 salariés.VOITURE A TRES BAS COUTFace à cette crise, Patrick Pélata estime toutefois que Renault dispose de certains atouts majeurs. La gamme a été largement rajeunie ces dernières années ; elle aura une moyenne d'âge de 2,2 ans en 2009, ce qui est effectivement très peu. De récentes enquêtes reconnaissent par ailleurs la qualité des derniers modèles lancés par le constructeur au losange. Enfin, Renault a lancé un certain nombre de projets industriels à l'international, potentiellement porteurs, dont celui de voiture à très bas coût, avec Bajaj, en Inde.
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