Le Royaume-Uni veut réduire d'au moins deux points son taux de TVA

Le gouvernement britannique va annoncer aujourd'hui un plan de relance économique de plus de 20 milliards d'euros. Alors que l'économie du Royaume-Uni souffre de sa première récession depuis 1992, le chancelier de l'Échiquier, Alistair Darling, doit dévoiler, en fin d'après-midi, d'importantes réductions d'impôts lors de la présentation du prébudget de l'État. La mesure phare sera une baisse d'au moins deux points du taux de TVA (17,5 %) qui pourrait être abaissé jusqu'au minimum de 15 % admis par l'Union européenne, selon le « Times », l'« Independent » et le « Sunday Telegraph ». Mais la mesure ? d'un coût de 15 milliards d'euros par an ? serait temporaire, la TVA étant ramenée au niveau actuel d'ici deux ans.D'autres mesures de soutien doivent être annoncées, comme l'extension d'un abattement de 120 livres par an consenti aux contribuables les plus modestes, un report de l'augmentation de la vignette sur les automobiles, la suppression du projet d'augmenter le taux de l'impôt sur les plus petites sociétés, et une grâce de trois mois avant les procédures judiciaires pour les personnes ne parvenant pas à payer leur crédit immobilier.Le gouvernement devrait aussi prononcer une exemption d'impôts sur les dividendes étrangers, pour empêcher les grandes multinationales d'être tentées de déménager à l'étranger.L'« Independent » assure que d'autres mesures surprises ne sont pas à exclure, comme une prolongation de l'exemption de droit de timbre sur certains biens immobiliers, ou une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés. Une baisse du taux de l'impôt sur le revenu semble en revanche exclue. Pme asphyxiéesSelon le « Sunday Times », le gouvernement devrait aussi annoncer, aujourd'hui, la cession de certains de ses actifs ? comme le centre de conférences Queen Elizabeth II à Londres, les services météorologiques ou encore l'Agence nationale de cartographie ? pour financer la relance. La décision est attendue avec impatience par les entreprises britanniques, notamment les PME, qui sont asphyxiées par le manque de liquidités. Un tiers d'entre elles a récemment essuyé un refus de sa banque à une demande de prêt, selon une étude publiée aujourd'hui par le CBI (patronat). Un tiers affirme aussi que des lignes de crédit, dont elles disposaient, ont été fermées ou réduites. Dans une lettre à Downing Street, Richard Lambert, le directeur général du CBI, appelle à agir rapidement?: « la principale menace est le cash-flow. Si les entreprises ne peuvent pas disposer de ce dont elles ont besoin pour leurs opérations quotidiennes, il y a un vrai risque de voir des sociétés saines faire faillite. Les six prochains mois seront cruciaux. »Tout le pari pour Alistair Darling sera que ces baisses d'impôts se traduisent par une hausse des dépenses des ménages, alors que les consommateurs se montrent de plus en plus frileux. Les magasins sont actuellement obligés de recourir à des soldes avant Noël pour attirer les clients. Marks & Spencer vient d'offrir 20 % de réduction afin d'écouler ses stocks. Éric Albert, à Londre
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