Israël met ses génies dans l'éducation

Mobiliser les surdoués de l'informatique au chômage pour en faire des enseignants?: c'est une des mesures anticrise prise par Roni Bar-On, le ministre israélien des Finances. L'initiative va porter sur 1.500 postes de professeurs de science et de technologie et devrait coûter environ 15 millions d'euros dans un premier temps. « Nous disposons d'un énorme vivier avec tous nos diplômés et plutôt que de les payer à ne rien faire lorsqu'ils sont licenciés, mieux vaut utiliser leurs compétences en attendant qu'ils retrouvent du travail dans leur spécialit頻, explique un responsable du Trésor.La récession mondiale n'a pas épargné la haute technologie, qui a joué ces dernières années le rôle de locomotive pour toute l'économie israélienne. Les plans sociaux se multiplient tandis que les offres d'emplois ont diminué de plus d'un tiers en quelques mois. Après des années de vaches grasses, les salaires ont baissé de plus de 5 % en moyenne durant l'automne. Plus grave encore?: la chute des commandes de l'étranger commence à se faire sentir dans un secteur qui assure les trois quarts des 70 milliards d'exportations annuelles de l'État hébreu.Et pourtant la high-tech israélienne, représentée en force au Nasdaq avec une centaine de sociétés cotées, fait mieux que résister sur le front financier. Les entreprises de ce secteur ont réussi à mobiliser 1,68 milliard de dollars durant les neuf premiers mois de 2008, soit un tiers de plus que durant la même période de l'an dernier. En revanche, l'économie traditionnelle subit de plein fouet les contrecoups de la récession mondiale. plan de relance contestéLa croissance devrait connaître une nette décélération?: de 4,5 % cette année à 1,9 % en 2009 alors que le taux de chômage devrait passer de 6,4 à 7,4 %, selon la Banque d'Israël. Pour tenter de limiter les dégâts, Roni Bar-On a présenté un plan d'investissements de 4,4 milliards de dollars dans les projets d'infrastructures, d'énergie et de transport, en vue de créer 10.000 emplois.Mais ce programme a subi un feu roulant de critiques d'autant plus fourni que le pays est entré en période d'élections avec des législatives anticipées le 10 février. L'opposition de droite ainsi que le patronat et la centrale syndicale Histadrout réclament à cor et à cri du Trésor un « filet de sécurit頻 destiné à garantir la valeur des fonds de pensions, qui a chuté de plus de 20 % depuis le début de l'année. Roni Bar-On rechigne pour le moment en arguant qu'une telle mesure pourrait creuser le déficit du budget. Reste à savoir s'il pourra résister aux pressions alors que le gouvernement intérimaire actuel n'expédie plus que les affaires courantes? PASCAL LACORIE, à Jérusalem
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