Lisbonne veut soutenir l'emploi

Souvent accusé de lenteur méditerranéenne, le Portugal a en fait choisi de frapper vite et fort pour aider son économie. En annonçant dès le lendemain du sommet de Bruxelles consacré à la tempête économique, le 12 décembre dernier, un plan de relance de 2,5 milliards d'euros (dont 1,3 milliard inscrit au budget de l'État pour l'an prochain), le gouvernement socialiste a opté pour un interventionnisme rarement observé jusqu'ici, mais justifié par la « priorité à l'emploi », selon les propos du Premier ministre, José Socrates. L'aide directe aux entreprises et la sauvegarde de l'emploi sont deux des cinq piliers d'un plan anticrise essentiellement à destination des PME. Associé à des aides ciblées ? à l'exportation, à l'investissement? ? le plan en faveur des PME inclut également une réduction d'impôts et une accélération des remboursements de la TVA. L'emploi en tant que tel fait en outre l'objet d'un traitement social inédit par son ampleur, avec une aide de 580 millions.prime à l'embaucheLes mesures vont de la réduction de 3 % des charges patronales pour les emplois des personnes de plus de 45 ans à la prime à l'embauche des jeunes (2.000 euros) en passant par l'instauration de stages professionnels qualifiants, notamment dans les secteurs à fort potentiel technologique. Certaines de ces mesures étaient déjà inscrites au plan d'aide au secteur automobile de 900 millions d'euros qui a été annoncé fin novembre. Ce secteur est prioritaire en raison de son poids dans l'économie : il représente 1,6 % du PIB, 15 % des exportations totales du Portugal (vers l'Allemagne, l'Espagne et la France) et emploie 50.000 personnes. Même les garanties données aux banques le sont au nom de l'emploi et de la famille, afin qu'elles accordent du crédit aux entreprises, selon le Premier ministre. José Socrates a ainsi annoncé une recapitalisation de la Caixa Geral de Depositos (CGD), banque publique, à hauteur de 1 milliard d'euros. Socrates, qui devrait briguer un second mandat à l'issue des législatives de l'automne 2009, comptait desserrer la pression, après quatre années de vaches maigres et de lutte contre les déficits publics. La récession a imposé son calendrier.Marie-Line Darcy, à Lisbonne ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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