Areva lève le voile sur ses pertes en Finlande

Si les perspectives d'Areva restent soutenues par la reprise du nucléaire confirmée hier en Italie, après l'Inde et la Grande-Bretagne, le groupe nucléaire français annoncera aujourd'hui des résultats 2008 en retrait par rapport à 2007. Pour faire passer la pilule, il s'est résolu à briser deux ans et demi d'opacité sur les conséquences financières de ses difficultés sur le chantier finlandais de l'EPR. Anne Lauvergeon chiffre les pertes engendrées par ce contrat pour Areva. Le groupe doit préciser les provisions passées en 2008 et 2007 pour faire face aux surcoûts, sans remonter toutefois à 2005. Les analystes estiment entre 1,3 et 1,5 milliard d'euros le total, pour un contrat initial de 3 milliards d'euros.Le résultat opérationnel d'Areva en 2008 est inférieur au record de 751 millions d'euros de 2007, a prévenu le groupe en décembre. Il s'établirait à 608 millions (? 19 %), selon le consensus Dow Jones (après 539 millions réalisés au premier semestre). La Société Générale prévoit, elle, une perte opérationnelle de 5 millions au second semestre.partenariat sans limiteHier, « Il Sole 24 Ore » prêtait au groupe de défense Finmeccanica la volonté de reprendre « seul ou avec Alstom » les 34 % que Siemens veut vendre dans Areva NP. Nicolas Sarkozy a évoqué hier à Rome « des participations capitalistiques dans la filière nucléaire [?] pour un partenariat sans limite » avec l'Italie. Mais Finmeccanica dément. De source proche du groupe italien, on rappelle avoir réalisé à grand peine « une grosse acquisition stratégique avec DRS Technologies », pour 5,2 milliards de dollars, et donc ne pas envisager « un rachat à Siemens à ce prix » (2 milliards). Areva profitera du partenariat avec Rome car « au moins quatre réacteurs nucléaires de technologie EPR en Italie » seront étudiés conjointement par EDF et Enel, selon l'accord signé hier par les groupes. Selon nos informations, chacune de ces quatre centrales italiennes sera exploitée par un consortium contrôlé à 51 % par EDF et Enel (Enel disposant de plus de parts qu'EDF), les 49 % restants étant offerts à d'autres acteurs du secteur ou à des industriels gros utilisateurs d'énergie. Enel prendra en échange 12,5 % de l'EPR en construction à Penly. Et il veut « construire en France une centrale à charbon ?propre? de 800 mégawatts, participer à deux unités d'EDF à cycle combiné alimentées au gaz pour 930 MW ainsi qu'à l'appel d'offres pour la concession de 25 centrales hydroélectriques ». n608 millions d'euros C'est le résultat opérationnel d'Areva pour 2008.
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