Les professionnels du cinéma semblent avoir compris l'urgence. Dix-huit organisations de producteurs, distributeurs? et surtout la Fédération des cinémas français, ont annoncé hier « un changement à très court terme des délais de diffusion des films sur Internet ». Aujourd'hui, ce délai est de sept mois et demi après la sortie en salles ; la sortie en DVD est, elle, interdite avant six mois. Si les exploitants de cinémas, réticents à l'idée de raccourcir la période d'exclusivité des salles, ont rejoint cet appel, c'est que, faute d'accord au sein de la filière, ils risquent de se voir imposer une nouvelle « chronologie des médias » par décret. C'est ce que prévoit un amendement préparé par le député Franck Riester (UMP, Seine-et-Marne), rapporteur du projet de loi de lutte contre le piratage, dit « Création et Internet » qui arrive en débat à l'Assemblée : sans accord interprofessionnel dans le mois qui suivra le vote de la loi, un décret imposera la sortie des films en DVD et en VOD sur Internet, dans un délai de trois à six mois. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, prévoit d'aller plus loin. Devant l'Association des journalistes médias hier, il a indiqué qu'il proposerait un amendement ramenant, si le producteur le demande, ce délai à trois mois, voire moins.Le règlement de ce dossier devrait donc s'accélérer. Le Centre national de la cinématographie, qui a déjà préconisé une sortie en vidéo au bout de quatre mois, rendra publiques vendredi de nouvelles propositions. Il faudra encore de nombreuses discussions pour régler cette mécanique complexe sur laquelle repose tout le financement du cinéma. Car, après la sortie vidéo, vient, six mois plus tard, la diffusion sur Canal Plus, premier financeur des films français, qui demandera d'avancer sa fenêtre et de garder douze mois d'exclusivité avant le passage sur les chaînes gratuites. I. R.

latribune.fr

09 Mars 2009, 1:28

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