Pour la célèbre banque d'affaires milanaise Mediobanca, avoir du succès dans ses activités ne suffit pas pour défier la crise actuelle du secteur. La banque, créée par Enrico Cuccia, a vu en effet son bénéfice au cours de son premier semestre (de juillet à décembre 2008) fondre de 640 à 100 millions d'euros par rapport à 2007 sur la même période, principalement en raison de la correction de la valeur de ses actifs sur les marchés. Mediobanca est notamment sanctionnée pour avoir repris partiellement son rôle de « banque du système Italie », c'est-à-dire impliquée dans les grandes opérations financières concoctées dans la péninsule, parfois sans trop regarder aux risques financiers pouvant peser sur les comptes de l'établissement. Un retour aux vieilles pratiques incarnées par le nouveau président de la banque, Cesare Geronzi. Ainsi Mediobanca paie de 144 millions d'euros la rectification de la valeur de son investissement dans le holding contrôlant Telecom Italia (Telco), une opération montée pour éviter que l'opérateur national des télécoms passe à des mains étrangères, mais à quel prix ! La participation de Mediobanca dans le groupe éditorial RCS Mediagroup (Rizzoli) lui coûte aussi, ce semestre, 61 millions d'euros, au titre d'un attachement « stratégique » plus politique que rationnel. Et les résultats de son principal actif, ses 15,6 % dans l'assureur Generali, affichent une baisse de 129 millions d'euros sur le semestre, soit une division par deux de sa contribution au résultat. Une évolution qui confirme la prudence affichée par le président de Generali, Antoine Bernheim, avant la publication des résultats de l'assureur le mois prochain. Mediobanca tire en revanche son épingle du jeu dans la banque d'affaires et dans celle de détail, sa nouvelle activité.Frank Paul Weber, à Rome

latribune.fr

09 Mars 2009, 1:32

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