Dégradations de notes en série

Si l'Inde triomphe à Hollywood, sa cote en a pris un coup hier dans les bureaux nettement moins glamours des agences de notation. Le pays s'est vu infliger un camouflet au sujet de la solvabilité de sa dette de long terme. L'agence S&P a en effet annoncé qu'elle jugeait désormais négative et non plus stable la perspective qui était attachée à cette note, ce qui signifie que cette dernière risque de se voir reléguer dans la catégorie « spéculative ». Pour justifier sa décision, S&P pointe du doigt la politique jugée dispendieuse du gouvernement actuel à l'approche des élections en mars. « Nous nous attendons à un creusement du déficit budgétaire à 11,4 % du PIB pour l'exercice qui se termine le 31 mars. Il était de 5,7 % l'an dernier », détaille l'agence dans son communiqué. L'Inde n'est toutefois pas le seul pays à se trouver dans le collimateur des agences. En Europe, les pays baltes continuent d'inquiéter. Preuve en est, la Lituanie (BBB+) et l'Estonie (A) ont vu leurs notes souveraines placées par S&P sous « surveillance négative ». Plus radical, celle de la Lettonie, a, elle, fait l'objet d'un passage dans la catégorie « spéculative » (BB+). incertitudes politiques« Cette dégradation ne fait que refléter ce que nous considérons comme une détérioration de l'environnement extérieur, ainsi que les risques qui pèsent sur l'application d'un programme économique ambitieux de son gouvernement », commente l'analyste en charge de ce pays. De son côté, Fitch ? qui note la Lettonie encore un cran au-dessus de la catégorie « spéculative » ? a également laissé entendre qu'elle pourrait abaisser la note de ce pays s'il ne parvenait pas à appliquer un plan d'austérité prévu par le FMI. Plus à l'est, Kiev s'est également fait sermoner. Par Moody's cette fois. Et pour des questions d'incertitudes politiques. Déjà classée quatre crans en dessous de la catégorie « spéculative », la note de la dette ukrainienne n'en est pas pour autant à l'abri d'une nouvelle dégradation. Marjorie Bertouille
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