La crise du logement s'accélère

Le délai moyen de vente d'un logement individuel dépasse vingt mois.Les ventes de logements neufs ont chuté de 47,6 % sur un an à la fin 2008, tandis que les mises en chantier reculent à fin janvier de 18 % sur un an et de 20,2 % sur trois mois, a annoncé hier le ministère du Développement durable.Le ministère a fait état de la commercialisation de 14.969 logements neufs au quatrième trimestre 2008, contre 28.564 un an plus tôt, et de 15.197 logements mis en vente, soit 57,4 % de moins qu'au quatrième trimestre 2007. Fin décembre, l'encours de logements neufs proposés à la vente était de 110.914 logements, soit 8,3 % de moins qu'un an auparavant, En un an, le délai moyen d'écoulement d'un logement mis en vente a pratiquement doublé passant d'onze à plus de vingt et un mois pour le collectif et à plus de vingt mois pour l'individuel. Sur la même période, le prix moyen au mètre carré des logements en immeubles collectifs s'est stabilisé (? 0,1 %) et a baissé de 6,6 % dans l'individuel.Les mises en chantier de logements chutent de 18 % sur un an, à 357.507. Les permis de construire reculent de 17,3 % sur douze mois, à 448.547.année très mauvaiseCes vifs reculs font craindre une année 2009 très mauvaise pour le secteur du logement en France. Et ceci malgré le plan de relance et la loi Boutin sur le logement, qui ne devraient produire leurs premiers effets qu'en fin d'année. « Les résultats de janvier 2009 continuent à témoigner d'une conjoncture difficile », a reconnu hier dans un communiqué la ministre du Logement, Christine Boutin. « Ces chiffres sont l'expression de la brutalité de la crise immobilière qui est la conséquence de la crise financière internationale », analyse Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), qui note : « on n'avait pas connu une baisse en une année aussi forte depuis trente ans ». « Depuis le début de l'année, les promoteurs constatent cependant un réel frémissement à la suite de l'intérêt manifesté par les accédants à la propriété, bénéficiaires de la baisse des taux d'intérêt et du doublement du prêt à taux zéro pour le logement neuf », se félicite M. Gabilla.Les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles ont également consenti quelques efforts sur les prix pour écouler leurs stocks qui sont encore très inférieurs à ceux enregistrés en Espagne et aux États-Unis. « Le mètre carré dans le collectif se négocie actuellement autour de 3.314 euros (contre 3.433 au 3e trimestre 2008), alors que le prix d'une maison individuelle standard est désormais nettement installé sous la barre des 250.000 euros (225.000 euros, alors qu'il tutoyait les 260.000 il y a six mois, soit une baisse d'environ 13 %). » Rémy J
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