« Pour un éditeur, le libraire est le contact essentiel »Directeur éditorial des éditions Payot Rivages, François Guérif affiche une triple casquette. Il a fondé « Le Troisième ?il », première librairie parisienne spécialisée dans le polar. Éditeur, il a enfin fait aimer James Ellroy, James Lee Burke, Edward Bunker, Dennis Lehane et quelques autres au public français. Son premier tour de France des libraires date de 1978, date à laquelle il lance Red Label, sa première collection.« Je fais régulièrement le tour des librairies. C'est très important pour moi. C'est le libraire qui fait vendre et donne l'impulsion, le coup de projecteur, lorsqu'il aime un livre. Rien ne remplace ce bouche à oreille des libraires et cette compétence. Certains sont très actifs, notre devoir est aussi de les soutenir mais pas question pour autant d'embarquer un auteur chez n'importe qui. On ne s'improvise pas libraire. Pour un éditeur, il est le contact essentiel. Il anticipe souvent le choix des lecteurs et assure un véritable rôle de passeur.C'est lui qui bataille sur le terrain pour convaincre et vendre. Nous ne vivons pas dans une tour d'ivoire, il y a un échange. Savoir pourquoi certains libraires aiment ou non un livre, leur enthousiasme pour pousser un auteur plutôt qu'un autre etc., ce sont des enseignements toujours intéressants. À chaque changement, ils réagissent. Et ce qui pour moi est essentiel, ils font vivre le fond.Pour des collections comme les nôtres, cela n'a pas de prix. Et puis, certains finissent par devenir des complices, des amis par leurs engagements. Il m'est impossible de résister à une belle vitrine lorsque je me promène dans Paris ou en province, j'entre toujours dans la librairie. Une vitrine reflète la personnalité et la qualité du libraire, elle trahit d'emblée son professionnalisme. »Propos recueillis par Catherine Deydie

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:40

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