Le camion européen en panne affronte d'énormes surcapacités

Réputé pour sa traditionnelle rentabilité, Volvo plonge dans le rouge. Iveco (groupe Fiat) aussi. Après une décennie exceptionnelle de ventes record, le camion est en panne. Le groupe suédois ? dont Renault détient plus de 20 % du capital ? a affiché une perte nette trimestrielle de 4,2 milliards de couronnes (390 millions d'euros), en raison de la chute des livraisons (? 51 %). Pis?: le groupe de Göteborg, qui est le deuxième constructeur mondial de poids lourds, annonce un effondrement de son carnet de commandes de 65 %, voire 70 % sur la seule Europe. L'italien a affiché pour sa part un déficit courant de 12 millions d'euros au premier trimestre, avec des ventes en recul de 63 %.un recul de 3o à 40 %Les immatriculations totales de véhicules utilitaires (moins de 3,5 tonnes) en Europe ont, il est vrai, chuté de 35 % au premier trimestre, celles des poids lourds (+ 3,5 tonnes) de 38 %, avec des baisses de 26 % en Allemagne, 27 % en France, 34 % en Italie, 37 % en Grande-Bretagne, 64 % en Pologne, 72 % en Espagne. Sur l'année, le marché des gros camions pourrait même être divisé par plus de deux sur le Vieux Continent, et fléchir de 30 % à 40 % en Amérique du Nord, selon Volvo. « On espère que le deuxième semestre sera stable, mais à un niveau bas », précise-t-on chez Renault Trucks, aujourd'hui filiale de Volvo.Un peu moins pessimiste, Iveco juge toutefois que les marchés « ont atteint le fond. Nous croyons dans une reprise sur la deuxième partie de 2009. Nous envisageons, sur l'ensemble de l'année, un repli de 30 % à 40 % pour les véhicules de plus de six tonnes et un recul de 15 % à 20 % pour les utilitaires. En 2010, les volumes seront plus hauts qu'en 2009 », nous explique Franco Miniero, vice-président d'Iveco en charge du commerce. « En 2011-2012, nous devrions retrouver des marchés record, comme en 2007-2008. La crise est dure, mais elle pourrait être relativement courte », pronostique-t-il.réduction de postesEn attendant, les constructeurs affrontent d'énormes surcapacités. « Pour réduire encore nos stocks et protéger les prix, la clé de notre rentabilité, nous allons de nouveau réduire nos rythmes de production dans la plupart des usines au cours du deuxième trimestre », indiquait hier Leif Johansson, président de Volvo, qui avait annoncé récemment une réduction de 5.800 postes et vient d'indiquer qu'il en supprimerait 1.500 de plus.Les usines de Renault Trucks tournent au ralenti. Le seul constructeur français de poids lourds assure que celles-ci s'arrêteront « treize jours par mois en avril et mai ». Les cols blancs chôment, eux, « cinq jours mensuellement ». Le site de moteurs d'Iveco à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), qui emploie 1.600 personnes, n'est pas en reste. Il chôme de son côté « quinze jours à trois semaines par mois ». Alain-Gabriel Verdevoye
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.