Comment la voiture électrique va changer nos vies

La voiture électrique est-elle l'avenir de l'automobile?? Et quels investissements sont nécessaires pour aboutir à ce profond changement de paradigme en matière de transports?? C'est à ces questions que tente de répondre une étude que vient de publier le Conseil d'analyse économique (CAE) dans sa note de veille d'avril 2009.Au moment où les constructeurs automobiles sont accusés de n'avoir pas assez réfléchi à l'avenir de l'automobile et de subir, avec la crise, les conséquences de leur absence de vision, « il s'agit de refonder collectivement un véritable pacte automobile pour préserver l'emploi, reconquérir des parts de marché et accroître la valeur ajoutée de l'automobile produite en France », assène l'étude du CAE. Cette belle profession de foi suppose une totale révision des modèles économiques qui ont cours dans le secteur des transports.L'émergence de la voiture décarbonée implique d'abord des choix politiques. S'agit-il de ne créer que des véhicules dédiés aux trajets courts, qui représentent 80 % des déplacements?? Ou bien entend-on égaler avec la voiture électrique les performances des véhicules existants afin de les remplacer complètement dans un avenir plus ou moins proche?? Au regard des techniques actuellement abouties, la voiture électrique est loin de pouvoir rivaliser avec son homologue à carburant. Dès lors, l'avenir à court et moyen terme appartient d'abord au véhicule hybride (essence plus batteries rechargeables) qui « cumule les avantages du thermique et de l'électricité sans en avoir les inconvénients les plus importants », conclut l'étude.200-250 km d'autonomieEn effet, une voiture électrique aujourd'hui peine à dépasser les 200-250 km d'autonomie, voire moins lors de conditions de conduite plus difficiles (pentes, climatisation, chauffage?). La recharge des batteries nécessite plusieurs heures, quand il ne faut qu'une poignée de minutes pour faire un plein de carburant, et leur durée de vie reste faible (environ trois ans). Par ailleurs, le réseau de bornes électriques nécessaire à la recharge des batteries est inexistant, sans parler du coût élevé de ce type de véhicule. Dans ces conditions, difficile d'envisager le développement d'un « marché de masse ». Mais demain?? À condition de transformations et d'investissements importants, l'utopie du véhicule électrique peut devenir réalité. Et l'étude de citer l'exemple d'Israël, pays qui a engagé une politique ambitieuse dans ce sens. Le concept qui y est développé repose sur une différenciation de la propriété du véhicule et de celle de la batterie. La voiture appartient à son propriétaire et la batterie à une société de services. Sur le modèle de la téléphonie mobile « dont les profits sont générés par la vente de services et non pas celle de matériel ». Cette articulation économique offre plusieurs avantages, dont celui de réduire le coût des véhicules, de s'adapter aux progrès techniques réalisés sur les batteries, mais aussi de rassurer les automobilistes sur l'offre d'énergie. La société de services s'engage à développer un double réseau de stations-service échangeur de batteries en quelques secondes d'une part, et d'installer plus de cinq cent mille bornes de recharges électriques d'autre part. Un modèle révolutionnaire qui conduira peut-être un jour l'automobiliste à s'arrêter à une station-service pour demander « une batterie pleine et le pare-brise SVP?! ».Rémy JaninGilles ROLLE/REA
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