La musique en ligne cherche tous azimuts un modèle viable

Deezer, le service d'écoute de musique en ligne gratuit, a lancé cette nuit la nouvelle version de son site. Plus épurée, plus simple d'usage, avec la possibilité de jouer sur la qualité du son, davantage de fonctions communautaires? C'est que deux ans après son lancement, Deezer voit la concurrence se renforcer avec des modèles très proches : le français Jiwa, ouvert en mars 2008, propose 4,8 millions de titres à l'écoute, Orange a lancé Wormee, le suédois Spotify, grand succès au nord de l'Europe, a une version beta en français, etc. Deezer devait se moderniser pour garder sa position, qu'il revendique, de premier site de streaming de musique légal en Europe, devant LastFm et Yahoo Music, avec 9 millions de visiteurs uniques par mois (source Comscore/Deezer), dont 6 millions en France.Mais l'ouverture d'une offre payante, annoncée depuis plusieurs mois, est prévue « si tout va bien » à la rentrée, a indiqué hier Jonathan Benassaya, cofondateur de Deezer. L'objectif est de migrer vers un modèle mixte : gratuit sur Internet, sauf pour une part de morceaux « premium », et payante par un abonnement sur mobile. À ce jour, seules les « radios » Deezer sont disponibles sur l'iPhone d'Apple, et 677.000 utilisateurs ont téléchargé l'application, mais l'écoute à la demande n'est pas possible. Deezer compte aller sur les mobiles BlackBerry, Samsung, Sony Ericsson et Android, mais il doit d'abord finaliser ses discussions avec les maisons de disques.Or, les négociations pour obtenir des conditions compatibles avec le tarif d'abonnement inférieur à 10 euros par mois qu'il souhaite proposer « prennent du temps », admet le dirigeant de Deezer. En attendant, l'équilibre annoncé pour 2009 sera repoussé, même si le chiffre d'affaires issu de la publicité reste en croissance, bien qu'inférieur aux objectifs dans un contexte de crise.Son concurrent Jiwa, qui annonce 1 million de visiteurs uniques par mois (431.000 en avril selon Médiamétrie/Netratings) se heurte à la même équation. Son cofondateur, Jean-Marc Plueger, la résume ainsi : les contrats types avec les maisons de disques sont basés sur un partage des revenus publicitaires mais avec un minimum garanti de 1 centime par morceau écouté. Soit 10 euros les 1.000, impossible à rentabiliser quand la publicité est vendue moins de quelques euros au 1.000. Jiwa prépare aussi un abonnement mensuel sur mobile.désabonnement élevésCe type d'abonnement, comme l'offre Orange Music Max, lancé par Orange en juin 2008, qui permet d'écouter, de télécharger et de conserver pour 12 euros par mois jusqu'à 500 titres, n'a pas séduit en masse les abonnés mobile et Internet de l'opérateur. Selon nos informations, elle n'aurait pas conquis plus de 50.000 abonnés, quand Orange en espérait « quelques centaines de milliers » et enregistrerait des taux de désabonnement très élevés. La faute aux mesures de protection (DRM) qui créent la déception, car le morceau téléchargé ne peut être transporté sur tout baladeur, plaide Orange. Et si les maisons de disque ont annoncé l'abandon des DRM sur les téléchargements à l'acte, elles négocient une revalorisation des conditions de mise à disposition de leur catalogue pour des abonnements illimités, dès lors que les titres pourront être copiés sur tout support. Une revalorisation qui doit être compatible avec l'équilibre économique du forfait proposé par Orange. « Nous négocions depuis plusieurs mois et espérons finaliser dans les prochaines semaines pour annoncer une offre sans DRM à la rentrée » indique Jean-Bernard Willem, directeur marketing contenus chez Orange France. n
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