La spécialisation sauve l'électronique européenne

électroniqueLe secteur de l'électronique pâtit d'une perception faussée du grand public. Oui, la production de produits qui lui sont destinés ? télévisions, téléphones mobiles, PC, lecteurs Mp3? ? migre de façon croissante et irréversible en Asie. Mais l'Europe en général et la France en particulier, avec une expertise tournée vers l'électronique professionnelle ? industrielle, médicale, aéronautique, de défense ?, conservent une compétitivité qui leur permettra de maintenir à flot le secteur.En 2008, la production réalisée en Europe a représenté 22 % de la production mondiale, soit 251 milliards d'euros, contre 57 % pour l'Asie, selon le premier observatoire de l'électronique publié hier par le syndicat français de la profession, la FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication). L'électronique « Made in France » a pour sa part pesé 27 milliards d'euros en 2008.70 % de la production hexagonale a été destinée aux segments professionnels et industriels, une proportion plus élevée qu'en Europe (54 %), l'automobile et les produits de masse ont comptant respectivement pour 16 % et 14 % de la production. En Chine, la ventilation de la production s'avère radicalement différente. Les produits de masse de l'électronique grand public ont représenté les trois quarts de la production de l'industrie.Selon la FIEEC, qui se base sur une étude du cabinet Décision, les spécialisations développées par l'Europe et la France devraient leur permettre de maintenir une certaine croissance, grâce notamment au dynamisme des deux segments de l'industrie et du médical et de l'aéronautique et la défense. L'observatoire prévoit ainsi un taux de croissance moyen négatif de 0,4 % sur la période 2008-2013 (contre un taux mondial de + 2,7 %), lesté par un plongeon du marché attendu à 11,7 % en 2009. La faiblesse de l'Europe sur les marchés de masse la prive en revanche d'un taux de croissance plus soutenu, à l'instar de celui anticipé pour la Chine (7 % sur la période).restructurationsMalheureusement, cet observatoire reste muet sur les problématiques d'emploi au sein de l'industrie. Sa publication intervient en effet alors que les réductions d'effectifs se multiplient en France au sein du secteur des semi-conducteurs ? 1.000 emplois supprimés chez Freescale, 250 chez ST-Ericsson, 1.400 menacés chez Altis, 1.100 chez Atmel ? ou chez l'équipementier Alcatel-Lucent. Dans son étude, Décision souligne que « le calendrier de reprise reste incertain », et que « des restructurations importantes sont à prévoir tout le long de la chaîne de valeur ». Olivier Hensgen
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